Ciudadanos : les centristes contre l’indépendance

albert rivera barcelone

Centriste, progressiste et constitutionnaliste, ainsi se représente le parti Ciudadanos pour les élections du 20-D. Parmi leurs propositions, la lutte contre la crise, contre la fraude, une réforme fiscale et scolaire, se détachent comme points importants. 

Le parti orange du Catalan Albert Rivera se positionne au centre, s’auto-définissant comme constitutionnaliste, anti-indépendantiste catalan et progressiste. Sa représentante en Catalogne, Inés Arrimadas, se dit proche de François Bayrou. Dans son programme, quatre points distincts ressortent particulièrement : la lutte contre la crise, une préoccupation particulière pour les entreprises et l’innovation, une réforme de la fiscalité et une lutte contre la corruption, ainsi que de l’éducation.

1. Lutte contre la crise

Principal point de son programme, Ciudadanos imagine la mise en place d’un « Grand pacte national pour les infrastructures ». Quatre points de « développement stratégique » que le parti, s’il est élu, veut se pencher : les transports, les dotations hydrauliques, les réseaux de production et la transmission d’énergie ainsi que le réseau de télécommunication.

Parallèlement, le Parti des citoyens promet de réduire les coûts électriques aux PME et aux familles en modifiant le système de prix.

Notre analyse : Ciudadanos sous sa façade de modernité recycle des idées et propositions qui ont déjà été débattues et rejetées tant par les conservateurs que par les socialistes. Ciudadanos dans tous les cas de figure post élections du 20D risque d’être un des alliés d’une coalition de droite ou de gauche. Le défi de Ciudadanos sera de réussir à imposer ses mesures dans une coalition.

2. Entreprises et innovations

Plusieurs propositions concernent les entreprises, et particulièrement les salaires. Albert Rivera entend mettre en place un « complément salarial annuel garanti ». Il s’agirait ici d’une aide perçue par toute personne travaillant, mais n’atteignant pas le seuil minimal par an. De même, le leader du centre-gauche réévalue les impôts pour les bénéficiaires du SMIC : les travailleurs indépendants paieront des impôts de manière progressive, et non fixe comme aujourd’hui, en fonction de leurs bénéfices.

Pour améliorer la compétitivité de l’Espagne, Ciudadanos entend augmenter « significativement » la part allouée à la recherche et développement (R&D), jusqu’à atteindre 3% du PIB annuel. « La philanthropie et la croissance privée des R&D » seraient au centre de leur attention, notamment grâce à  la mise en place d’avantages fiscaux pour les entreprises. Dans la même lancée, les centres d’investigation d’excellence seraient développés.

Notre analyse : Ciudadanos se présente comme le nouveau parti business friendly. Les offs disent que beaucoup d’entreprises soutiennent en coulisses Alberto Rivera au détriment des conservateurs du Partido Popular. Les entreprises catalanes aussi, apportent leur support à C’s qui se présente en rempart face à la dérive indépendantiste.

3. Une réforme fiscale en faveur de la classe moyenne

Ciudadanos a fait de ce point une priorité : la fiscalité et la lutte contre la fraude seraient repensées pour mieux privilégier les classes moyennes. Le parti de centre propose un IRPF (Impuesto sobre la Renta de las Personas Físicas) progressif qui débuterait à 3% et un impôt sur les sociétés avec moins de bénéfices fiscaux

Le parti orange mettrait aussi en place deux TVA, au lieu de trois aujourd’hui. L’une, générale, abaissée à 17%, l’autre, de 7% pour les « biens de première nécessité » (la culture et l’hôtellerie).

Dans le même temps, les avantages politiques seraient réduits (voire supprimés) pour « freiner la corruption ».

Notre analyse : Ciudadanos est globalement le parti de la classe moyenne, ce qui explique son succès dans les sondages en aspirant les voix de centre-droit des conservateurs et les suffrages de centre-gauche des socialistes. Dans le cas d’une coalition, Ciudadanos devrait équilibrer la politique fiscale du parti avec lequel il s’alliera. C’s devrait négocier avec les socialistes pour empêcher le matraquage fiscal. Dans le cas d’un accord avec les conservateurs du PP, les centristes devraient plaider pour une augmentation des impôts envers les plus riches.

4. L’indépendance de Catalogne

En plus de ces propositions, le parti d’Albert Rivera se veut être le « réconciliateur » entre les Espagnols. Il évoque, dans son programme, son soutien pour les associations de la Guerre Civile et de la Dictature.

Concernant l’Indépendance de la Catalogne, cette « plateforme » politique née à Barcelone se porte pour la cohésion nationale. Le leader, Albert Rivera, avait même appelé, fin octobre, Mariano Rajoy à un « front commun et démocratique » contre le séparatisme.

Notre analyse : Il n’y a aucun doute : Ciudadanos sera très ferme envers les indépendantistes catalans. Le parti a été créé en Catalogne il y a 10 ans dans le but de freiner le séparatisme. Concernant l’héritage franquiste, il reste des parts d’ombre. Ciudadanos a refusé en 2013 de voter au Parlement de Catalogne une motion condamnant la dictature.

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