Le parti d’Artur Mas veut déclarer l’indépendance sans passer par Madrid

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La déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne, c’est-à-dire la séparation d’avec l’Espagne sans accord de Madrid ni de la communauté internationale, figure dans les statuts du nouveau parti d’Artur Mas. Décryptage.

Le Partit Demòcrata Català, le nouveau parti d’Artur Mas qui a vu le jour il y a deux semaines, vient de publier ses statuts fondateurs. Le parti qui prend la place de CDC, a changé de nom suite à un flux de scandales de corruption mais garde les grands classiques. Comme son ancêtre, le Parti Démocrate Catalan (PDC) se veut un mouvement social, libéral, atlantiste, globalement une formation centriste.


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La nette différence avec CDC est que la nouvelle formation, actuellement au pouvoir en Catalogne, n’écarte pas d’obtenir la création de la République catalane en passant par la déclaration unilatérale d’indépendance. Pour le moment, seuls les partis de gauche et d’extrême gauche catalans envisageaient d’utiliser cette arme nucléaire politique : se déclarer indépendant depuis le Parlement de Catalogne, sans accord avec le gouvernement central d’Espagne ni avec l’Union européenne ou la communauté internationale. Artur Mas et ses amis souhaitent aller plus loin et plus vite dans le processus de divorce avec l’Espagne.

Mais hier déjà, premier couac au parlement espagnol tout juste constitué. Les 10 députés de CDC/PDC sont soupçonnés d’avoir voté pour le PP et Ciudadanos aux vice-présidences du parlement. Le vote était secret mais les voix obtenues dépassent de 10 bulletins celles des députés C’s et PP réunis. Les nationalistes basques et catalans sont pointés du doigt. Il se murmure dans les couloirs du parlement que les indépendantistes catalans auraient accordé leurs voix aux conservateurs en échange de leur appui pour la création d’un groupe parlementaire. Francesc Homs, tête de liste de CDC, nie tout appui au PP et insiste sur le fait que cette élection des vice-présidents est de toute façon protocolaire et « sans importance », ajoutant qu’il ne voterait pas en faveur de Mariano Rajoy lors de la session d’investiture.

Débat autour de la création de la sécurité sociale catalane

Pendant ce temps-là, la majorité indépendantiste du parlement catalan poursuit sa feuille de route devant mener la région vers sa « déconnexion ». Les députés doivent se réunir en séance plénière la semaine prochaine pour examiner l’une des premières lois visant à doter le nouvel Etat de ses propres structures. Ils débuteront ainsi l’examen du texte élaborant une sécurité sociale indépendante de l’Espagne.

En plus de cette loi sur la protection sociale,  les indépendantistes ont promis durant la campagne deux autres lois qui devraient permettre, selon eux, une sécession à court terme : la création d’un trésor public catalan pour ne plus reverser les impôts à l’Espagne, et une loi offrant un statut juridique au nouvel État.

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