A Barcelone, les locataires s’organisent contre les abus des propriétaires

Pour lutter contre les prix des loyers qui s’envolent et les conditions abusives de certains baux, le premier syndicat des locataires de Barcelone vient d’être créé. Il souhaite également garantir l’accès au logement et combattre les expulsions.

Depuis plusieurs mois, les prix des loyers sont en nette augmentation dans la capitale catalane. Les chiffres varient selon les études. Selon le site Fotocasa, ils auraient augmenté de 16,2% en 2016, pour la mairie de Barcelone, la hausse serait de 6,6% en un an. Face à cette augmentation, les Barcelonais ont tiré la sonnette d’alarme et ont décidé de s’organiser.

Le premier syndicat des locataires (Syndicat de Llogateres en catalan) de Barcelone vient d’être lancé en ce début du mois de mai. Encouragé par la Fédération d’Associations de Voisins (FAVB), la PAH (plate-forme anti-expulsions dont la présidente a longtemps été Ada Colau, désormais maire de Barcelone), l’Observatoire Desc (des Droits Économiques, Sociaux et Cultures), il reçoit le soutien de 16 entités de la ville. « Si les propriétaires sont toujours organisés, c’est maintenant au tour des locataires de le faire. À Barcelone nous sommes 200.000 familles locataires et si nous nous organisons, nous pouvons faire un changement historique » a déclaré Jaime Palomera le porte-parole.

Garantir un accès au logement

Combattre l’abus immobilier et demander une nouvelle régulation, telles sont les missions de ce syndicat. Il se décrit comme « une voix devant les administrations et les propriétaires pour défendre le logement comme un droit avant qu’ils le considèrent comme une marchandise. » Pour Jaime Palomera « les salaires baissent mais les loyers explosent ».

Concrètement, le syndicat demande un contrôle des loyers, mais aussi des contrats plus stables. Actuellement, la loi de la Location Urbaine (LAU) fixe les contrats à une durée de trois ans seulement. Il souhaite également attirer l’attention sur les conséquences sociales de la bulle immobilière, comme les expulsions abusives.

Pour rejoindre le syndicat, il faut payer une cotisation de 30 euros par an ou 15 euros en tarif social. Une campagne de crowdfunding pour réunir les 20.000 euros nécessaires pour lancer la structure du syndicat,  avec des experts et avocats pour résoudre les problèmes juridiques des membres, devrait bientôt être lancée. Selon El País, les portes-paroles n’ont pas écarté la possibilité de faire une grève des locataires « nous utiliserons tous les moyens qui sont à notre portée ».

Suite à cette création, la mairie de Barcelone a déclaré qu’elle partageait les revendications de cette nouvelle organisation. En mars dernier, Ada Colau avait formulé une demande auprès du gouvernement espagnol afin de limiter l’augmentation du prix des loyers.

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