Le parquet espagnol porte plainte contre Puigdemont qui risque la prison

La situation entre la Catalogne et l’Espagne s’envenime considérablement ce vendredi. Le procureur de l’État espagnol porte plainte contre le président Carles Puigdemont et son gouvernement. Une action en justice qui pourrait se solder par une peine de prison contre l’exécutif catalan.

Mis à jour: 8/9/2017 à 19h

A 48h de la manifestation monstre qui aura lieu lundi dans les rues de Barcelone en soutien au référendum, la situation ne cesse de se dégrader entre l’Espagne et la Catalogne. La pire crise politique de ces 40 dernières années se traduit maintenant par une plainte du parquet espagnol contre le président catalan Carles Puigdemont et son gouvernement.

Dans un document officiel d’une quarantaine de pages présenté cette après-midi au Tribunal supérieur de justice catalan, le procureur espagnol, sur demande du gouvernement, explique les raisons de la plainte. Les responsable catalans pourront être poursuivis pour « désobéissance, et détournement de fonds publics ». Des délits qui sont passibles de peines d’inéligibilité, lourdes amendes et peines de prison pouvant aller jusqu’à 4 ans.

Le procureur demande également à tous les corps de police judiciaire opérant en Catalogne, dont les Mossos d’Esquadra, de prendre toutes les mesures adéquates pouvant empêcher le référendum et sa promotion. Concrètement : confisquer les listes électorales, les bulletins, les urnes et la propagande électorale. Dans le même ordre le procureur demande la fermeture immédiate du site web garanties.cat créé par la Generalitat et qui assure la promotion du vote. Le procureur tente également de mettre la pression aux médias publics et privés qui se trouvent sur le territoire catalan pour qu’ils ne diffusent pas la publicité institutionnelle achetée par la Generalitat pour promouvoir le référendum.

Les mairies catalanes sous pression

Enfin, le procureur avertit les villes catalanes des poursuites auxquelles elles s’exposent si elles mettent à disposition de la Generalitat des bâtiments municipaux afin d’y installer les bureaux de votes. Aujourd’hui près de 600 mairies catalanes, dont Badalona, Reus et Sabadell, ont déjà indiqué qu’elles aideraient le gouvernement de Catalogne à organiser le vote du 1er octobre. De son côté, la mairie de Barcelone a annoncé qu’elle ne mettrait pas ses locaux à disposition pour le référendum, afin de ne pas mettre en danger ses fonctionnaires.

Les indépendantistes n’entendent pas céder aux pressions et continuent à défier l’Etat espagnol. Le ministre catalan des affaires étrangères Raul Romeva  a demandé aux citoyens de ne pas s’inquiéter d’un point de vue opérationnel car le référendum aurait lieu, et que les supporters indépendantistes « doivent convaincre leurs amis de voter oui le 1er octobre ».

Le camp indépendantiste compte faire une démonstration de force en faisant sortir des centaines de milliers de personnes dans la rue lundi à l’occasion de la Diada, fête nationale de Catalogne.

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