Puigdemont réaffirme que la Catalogne déclarera son indépendance si le oui gagne

Invité hier soir sur la chaîne de télévision espagnole La Sexta, le président de la Catalogne Carles Puigdemont a réaffirmé sa volonté de déclarer l’indépendance de la Catalogne si le oui gagne lors du référendum de dimanche.

Salvados, l’émission de politique de référence en Espagne animée par le très populaire Jordi Evole, recevait hier le président de la Catalogne Carles Puigdemont. Très incisif comme à son habitude, le Thierry Ardisson espagnol a poussé dans les cordes le président catalan plus d’une fois.

Dans une interview bien documentée, Evole a ressorti un certain nombres d’archives télévisées qui ont mis à mal le chef de l’exécutif catalan. Puigdemont a dû réagir, tant bien que mal, à des images où l’on voyait l’actuelle présidente du parlement catalan Carme Forcadell déclarer il y a quelques années que le « Partido Popular et Ciutadans n’avaient pas leur place en Catalogne. » Jordi Evole a également retrouvé des images où les Mossos d’Esquadra confisquaient des urnes de vote lors d’un scrutin de rue organisé par l’extrême-gauche et interdit par Artur Mas à l’époque président de la Catalogne. Mal à l’aise, Puigdemont a répondu à chaque fois avec des commentaires très consensuels.

Déclaration unilatérale d’indépendance

En revanche sur la question du scrutin de dimanche, Carles Puigdemont a montré une détermination sans faille. Non seulement, le président catalan affirme que le vote aura bien lieu et que si le oui gagne le parlement catalan, quelques jours après le référendum, proclamera unilatéralement (sans l’accord de Madrid) l’indépendance. Un vote du parlement qui pourrait avoir lieu mercredi 4 octobre.

Il faudra tout de même que la majorité parlementaire suive le président. En coulisse, certains députés indépendantistes affichent leur désaccord avec cette déclaration d’indépendance. Le président catalan explique qu’il n’y aura pas de minimum de participation établi pour que la déclaration d’indépendance ait lieu. Cependant dans un « scénario extrême où il n’y aurait que 15 ou 25 % de participation, la déclaration n’aurait pas lieu ».

Malgré les difficultés techniques pour mettre en place le scrutin, pour Puigdemont il reste valide. Le plus important réside dans « le fait que des millions de personnes viennent voter » selon le chef catalan. Concernant le rôle de la police catalane, « si la justice espagnole leur demande de retirer les urnes ils devront obtempérer. Cependant avec des dizaines de milliers de personnes dans les bureaux de vote, voulant voter, ça ne serait pas très cohérent de retirer les urnes » selon Puigdemont. Questionné sur ce qu’il se passerait si le référendum n’avait pas lieu, physiquement interdit par le gouvernement espagnol, Carles Puigdemont rétorque que cette option ne lui trotte pas dans la tête. Cependant il ajoute « que quelqu’un ouvrirait alors la discussion pour proposer que l’on déclare unilatéralement l’indépendance sans référendum ». Puigdemont, même si ce n’est pas à l’ordre du jour, a expliqué qu’il « ne s’opposerait pas à cette déclaration d’indépendance. »

Le président catalan a aussi évoqué la possibilité que le procureur espagnol demande son placement en garde à vue. Il ferait face à cette situation, même s’il considère « que ça ne serait pas une bonne idée de la part de l’État espagnol. »

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