Ada Colau démantèle la Guardia Urbana

A quelques mois des élections, Ada Colau va tenir l’une des promesses les plus polémiques de sa précédente campagne: démanteler la police municipale.

Précisément le groupe d’élite Unitat de suport policial (UPS). Il s’agit des 150 agents les mieux formés dans le maintien de l’ordre au sein de la police municipale. Par exemple, l’UPS était la première sur les lieux le jour de l’attentat terroriste de la Rambla en juin 2017. Les agents de l’unité avaient pris en chasse les terroristes dans le marché de la Boqueria.

En cette période où Barcelone cherche des solutions pour régler son problème avec l’insécurité, l’annonce d’Ada Colau passe mal auprès des syndicats de police et de l’opposition municipale, particulièrement le Parti Socialiste et les droites du Partido Popular et Ciutadans.

Malaise

Le parti d’Ada Colau, la gauche radicale Barcelona en Comú, n’est pas très à l’aise avec la police et les politiques de sécurité. Pis encore quand une brigade de la Guardia Urbana a pour mission d’évacuer les squats, interpeller les vendeurs ambulants illégaux ou intervenir dans des situations d’émeutes. Les équipes d’Ada Colau expliquent que le maintien de l’ordre public est une compétence du gouvernement de Catalogne et des Mossos d’Esquadra. Cependant, légalement et constitutionnellement, rien ne s’oppose à ce qu’une municipalité prête main forte.

Le but de la mairie est donc de dissoudre l’Unitat de suport policial pour créer l’Unitat de reforç d’emergències i proximitat (unité de renfort d’urgences et proximité-UREP). La mission de la nouvelle unité sera de gérer les manifestations, les plaintes contre le bruit, les animaux et l’environnement. Le souhait de la mairie est que les agents de l’UPS passent le concours pour entrer au sein de l’UREP qui d’ailleurs disposera de 100 postes supplémentaires.

Les syndicats de police refusent la nouvelle disposition, expliquant que les prérogatives de l’UREP sont trop floues. Mais la municipalité est formelle: si les agents de l’UPS refusent de passer les tests, ils seront intégrés d’office dans l’unité mais avec des prérogatives extrêmement limitées. L’équipe Colau assure prôner le dialogue avec les syndicats. Autant Sapol, le syndicat majoritaire, que CCOO et l’UGT se sont d’ailleurs réunies une vingtaine de fois avec la mairie pour débattre de la question, même si au final aucun accord n’a été trouvé. La création de UREP et la dissolution de l’UPS sera signé par un décret de la main d’Ada Colau.

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