Le plan de ces indépendantistes influenceurs pour faire tomber l’Espagne

independantistes catalans

Nicolas Salvado – Mar Casanovas

Ils sont quadragénaires, indépendantistes et ultra-influents sur les réseaux sociaux. Déçus par les partis indépendantistes traditionnels, ces militants politiques n’ont aucun complexe pour faire des propositions radicales afin d’obtenir la république. Immersion dans la catalanosphère.  

1. Faire tomber l’économie espagnole

Mark Serra a provoqué un scandale la semaine dernière sur le réseau social Twitter. Ce fan de Carles Puigdemont aux 50.000 followers est un habitué des coups d’éclat. Pour le Barcelonais, la solution pour arriver à l’indépendance passe par une crise économique qui transformerait l’Espagne en un pays comme la Grèce durant la dernière crise économique. « Une grève générale de durée indéfinie impacterait l’économie espagnole et il n’y a que cela qui intéresse l’Europe » nous explique ce quadragénaire travaillant dans l’immobilier.

 « L »Europe, c’est un club d’États qui restent ensemble pour l’économie, si l’Espagne tombe c’est très grave pour l’Union européenne ».  Pour l’entrepreneur, même si la chute économique de l’Espagne est violente, la Catalogne devrait être épargnée. « La Catalogne a une économie très forte, qui pourrait supporter un temps de blocage, mais l’Espagne a une économie beaucoup plus fragile depuis la crise » explique très calmement Serra.

2. Faire tomber les institutions espagnoles

La journaliste Pilar Carracelas, habituée des plateaux télés et suivie par 41.000 followeurs, estime également qu’il faut faire tomber le régime espagnol pour arriver à l’indépendance. Les indépendantistes doivent « provoquer des élections mille fois de suite pour provoquer l’instabilité, de toute façon c’est Puigdemont qui gagnera à chaque fois » sentence la jeune femme. « Si le système institutionnel est bloqué, l’économie rencontrera aussi des problèmes » analyse la journaliste.

Adrià Alsina, professeur de journalisme et ancien attaché de presse de Jordi Sanchez, le président incarcéré de l’association séparatiste ANC, veut lui épargner l’économie catalane. « L’occupation ne doit pas se faire dans la rue, afin de ne pas porter préjudice aux entreprises catalanes, mais les indépendantistes doivent prendre le contrôle physiquement et pacifiquement des institutions espagnoles qui sont sur le territoire catalan, et on verra combien de temps on tient » s’interroge à voix haute le Barcelonais parfaitement francophone et suivi par 14.000 aficionados.

3. Changer de leaders

« L’indépendantisme avance toujours plus quand le fascisme gouverne l’Espagne, comme ce fut le cas lors des mandats de Jose Maria Aznar et Mariano Rajoy » explique tout naturellement Mark Serra qui attend avec impatience les résultats des prochaines législatives espagnoles. « Un gouvernement de la droite de la droite en Espagne sera plus utile pour la progression de l’indépendantisme qu’un socialisme qui te dit la même chose mais avec le sourire » analyse le twittos, qui dit tout haut ce que pense tout bas Carles Puigdemont.

Même si l’ancien président catalan reste apprécié de ces souverainistes, ils ne se font pas beaucoup d’illusions sur l’actuelle classe politique. « Tant que les dirigeants indépendantistes seront des fonctionnaires risquant leur place et leur salaire, on n’y arrivera pas » se désole Pilar Carracelas qui milite pour que les leaders du processus indépendantistes soient des volontaires bénévoles.

4. Ne rien lâcher

Un changement de stratégie que réclame aussi Mark Serra : « l’indépendance s’obtiendra avec des sacrifices. Le processus, même si il doit rester pacifiste, ne doit pas être musical et festif. Ça sera une lutte compliquée et difficile et il y aura de la répression. On ne peut pas manifester une journée puis rentrer à la maison » tranche le Barcelonais.

En attendant le grand soir, Mark, Pilar et Adrià continueront à motiver les foules sur les réseaux sociaux.

 

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