Premier meeting de Vox à Barcelone: tensions et inquiétudes

Ce samedi 30 mars, Barcelone a été le théâtre du premier grand meeting de précampagne de Vox. Les soutiens de la jeune formation d’extrême-droite espagnole se sont regroupés vers midi Plaça Espanya, alors que plusieurs groupes antifascistes et indépendantistes avaient organisé quelques heures plus tôt manifestations et protestations. 

Photos:JP/Equinox

Le parti d’extrême-droite donnait rendez-vous aujourd’hui à ses partisans à Barcelone pour un premier rendez-vous de campagne électorale symbolique. «Puigdemont en prison!» scande la foule. Drapeau espagnol noué autour du cou, ils sont ici pour soutenir Vox et contrer l’indépendantisme. « C’est important d’être ici, pour l’Espagne, pour l’unité espagnole » déclare Santiago, retraité barcelonais de 76 ans. Ce sont en majorité des retraités, des femmes au foyer ou des familles qui se sont rassemblés Plaça Espanya.

Tous, ou presque, nient la qualification d’extrême droite du parti. « Les propositions de Vox sont très normales, c’est la presse qui fait passer Vox pour un parti d’extrême droite. C’est de la propagande! » explique Romano, 54 ans. « On veut seulement l’application de la loi et l’ordre. Nous, on serait d’extrême droite? Nous sommes des femmes au foyer! » lancent un peu agacées Rania, Sylvia et Carmen, la cinquantaine.

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Les soutiens viennent de toute l’Espagne, parfois même grâce aux transports mis en place par le parti. La section d’Avila proposait par exemple un bus direction Barcelone à 40€. Miguel et sa femme, eux, sont venus des Baléares en avion tout spécialement pour ce premier meeting. « Vox n’est pas d’extrême droite mais d’extrême nécessité » lance un peu plus loin Luis, 73 ans. Sous le slogan «Cataluña es España», Santiago Abascal et les autres leaders se ensuite sont exprimés devant une foule clairsemée. Environ 5000 personnes selon la police, 15.000 personnes selon les organisateurs.

Une contre-manifestation sous tension

Le meeting était prévu depuis des semaines et devait initialement avoir lieu au Palau Sant Jordi de Barcelone. Mais la mairie d’Ada Colau a finalement annulé le contrat de location pour raison officielle de «maintenance». Une décision politique, estiment les partisans de Vox.

De leur côté, les comités de défense de la République (CDR), groupes créés en 2017 pour défendre le référendum sur l’indépendance catalane, avaient programmé une contre-manifestation. À 10h30, une foule plutôt jeune s’est formée dans une rue adjacente à la place Espanya. « C’est important d’être ici, on ne peut pas être tolérant avec les intolérants » explique Mimo, jeune graphiste de 29 ans. Marti et Albert, deux étudiant de 18 ans, ont aussi répondu présents. « Pour moi c’est du fascisme, et c’est pour ça qu’on est ici, Vox ne devrait pas avoir le droit de revendiquer ces idées-là» affirme Albert.

Le cortège s’est rapidement mesuré aux Mossos d’Esquadra qui empêchaient l’accès à la zone du meeting où s’amassaient les partisans de Vox. Résultat: au moins sept détenus, plusieurs blessés et des barricades dressées entre policiers et manifestants.

« Vox ne sera pas à la tête de l’Espagne, n’aura pas non plus la majorité absolue, mais sera la pièce clé du prochain gouvernement » assure Carlos, 30 ans. Une affirmation que confirment les récents sondages qui attribuent à Vox environ 10% des voix lors des prochaines élections législatives. Assez pour pouvoir faire pencher la balance vers un gouvernement des droites Partido Popular, Ciutadans… et Vox.

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