L’intelligentsia espagnole rêve d’un gouvernement Socialistes-Ciutadans

Les réseaux de pouvoir de Madrid ont trouvé la solution à tous leurs problèmes : une grande coalition entre le parti socialiste et Ciutadans après les élections législatives qui auront lieu à la fin du mois.  

En Espagne, les milieux influents ont toujours misé sur Ciutadans. Très ferme sur l’unité territoriale du pays, ultra-libéral économiquement, avec un vernis progressiste sur les questions de société, le mouvement d’Albert Rivera a la cote parmi l’intelligentsia. Les sondages des élections législatives du 28 avril offrent un scénario électoral qui permettrait une coalition entre les socialistes et Ciutadans.

Mode de scrutin

En Espagne, on ne vote pas comme en France directement pour le président. Ce sont 350 députés qui sont élus par les citoyens à la proportionnelle.Ces parlementaires investissent ensuite le président du gouvernement : il faut 176 députés pour avoir une majorité. Un seuil que pourraient atteindre ensemble les socialistes et Ciutadans.

Un certains nombre de problèmes disparaîtraient alors pour les milieux les plus influents. Podemos, l’ultra-gauche qui agace tant les grandes entreprises et qui gouvernait jusque-là avec les socialistes, serait hors jeu. La grande percée de Vox, l’extrême-droite incontrôlable, serait neutralisée, et surtout les indépendantistes catalans n’auraient plus aucune influence au parlement espagnol à la grande joie des réseaux conservateurs. Dans le Congrès des députés sortant, la marge de manœuvre du Premier ministre socialiste était tellement étroite qu’il a dû tenter de composer avec les députés indépendantistes pour faire approuver les budgets de l’État espagnol. Un cul-de-sac politique : les indépendantistes ont lâché Sanchez qui s’est vu obligé de convoquer les législatives anticipées.

155

Or, Albert Rivera, président de Ciutadans, l’un des partis les plus anti-indépendance catalane, a du mal à se projeter dans la coalition avec les socialistes qui ont tenté la lune de miel en Catalogne. Pour digérer le pacte, une nouvelle application « light » de l’article 155 de la Constitution suspendant partiellement certaines compétences de la Catalogne pourrait être au programme.

Une intervention chirurgicale de l’autonomie politique est le pire cauchemar des dirigeants catalans. L’indépendantisme pourrait perdre le contrôle dans un certain nombre de ses compétences, mais dans un style gant de velours socialiste qui empêcherait la région autonome de chercher un appui international en Europe. « Tout ce que vous voyez ici n’existera peut-être plus dans quelques mois « confiait récemment à Equinox un haut fonctionnaire de la Generalitat en montrant son bureau de la vice-présidence du gouvernement catalan.

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