Les Catalans et les Espagnols veulent se réconcilier

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Edito de Nico Salvado, fondateur d’Equinox.

24 heures après l’annonce des résultats de cette élection législative espagnole, le constat est clair : les partis de la protestation, du scandale, de la confrontation sont en net recul.

Depuis 2015, l’Espagne frappée par les crises économiques et territoriales a vu éclore un certain nombre de mouvements proposant de renverser la table.

Les indignés sociaux conduisirent Ada Colau à la mairie de Barcelone, la poussée de l’extrême-gauche de la Cup plaça Carles Puigdemont à la tête de la Generalitat tandis qu’à Madrid un revival du franquisme envahit les cercles de pouvoir horrifiés par la poussée indépendantiste catalane. Une espèce de Trumpisme sembla s’être emparé de l’ensemble des institutions espagnoles et catalanes.

Depuis hier soir, la fin du cycle radical est clair. La récente modération des indépendantistes de gauche d’ERC l’emporte sur le clan Puigdemont adepte de solutions plus musclées. Les secteurs de la Cup, le visage le plus radical de l’indépendantisme, se sont écrasés avec moins de 100.000 voix sur toute la Catalogne et ne rentreront pas au parlement espagnol. L’adjoint d’Ada Colau, Jaume Assens, perd 50.000 votes sur la ville de Barcelone en comparaison avec le scrutin de 2016 et malgré une participation largement supérieure. Ce qui annonce une réélection plus que compliquée pour Ada Colau dans moins d’un mois.

Les droites du Partido Popular et Ciutadans, qui n’ont parlé durant cette campagne que de sanctions envers les indépendantistes, n’ont pas capté l’attention principale des Espagnols. Refusant de parler d’emploi, d’éducation, de logement, les droites ont préféré évoquer un coup d’État en Catalogne, et uniquement proposer comme solution au problème la fermeture de la télévision publique catalane et le démantèlement des Mossos d’Esquadra. La course après l’extrême-droite se révèle stérile., même si Vox entre pour la première fois au parlement espagnol avec 10% des voix.

Le gagnant du scrutin est le parti le plus modéré : le parti socialiste.

Les Catalans, comme les Espagnols, veulent de la modération, de l’écoute, du dialogue, en somme une réconciliation.

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