Les coffee shops ne sont plus les bienvenus à Barcelone

Cannabis en Espagne

À Barcelone, les habitants n’hésitent plus à montrer leur ras-le-bol contre les clubs de cannabis. Reportage. 

Les Barcelonais en ont marre des coffee shops. Ces associations officiellement privées permettent à leurs membres de fumer de la drogue dans un espace clos. Il y a environ 200 clubs aujourd’hui installés dans la capitale de la Catalogne, mais en forte augmentation depuis trois ans. Ainsi, chaque ouverture suscite une levée de boucliers des voisins. Pour calmer le jeu, la mairie de Barcelone a promulgué en 2016 un décret pour réguler l’ouverture de ces établissements sensibles. Un club de cannabis doit désormais se trouver à plus de 150 mètres d’une école ou d’une crèche dans le centre historique et 100 mètres dans le reste de la ville.

Révolte des voisins

Au 67 rue Marquès de Sentmenat dans le quartier des Corts, l’ouverture prochaine d’un cannabis club fait face à une révolte des habitants. A 100 mètres se trouve un centre de formation professionnel accueillant quotidiennement des mineurs. Salvador Julve est le leader de la protestation des voisins. « Je ne veux pas de drogué dans mon quartier », s’enflamme l’homme. Et s’agace qu’il y « ait déjà à proximité un restaurant social, où les toxicomanes sont légions ».

Dans un autre point de la ville, Passatge de Marimon dans le très chic quartier de Sarrià-Sant Gervasi, les habitants sont aussi inquiets de la récente inauguration d’un coffee shop. « Plusieurs voitures haut de gamme se garent continuellement devant le club de cannabis » remarque Paco González, un futur voisin de l’établissement. Il se désole que « les clubs se soient convertis en sociétés écrans pour trafiquer des stupéfiants et blanchir de l’argent sale » et affirme que « les propriétaires sont russes ». 

Plus bas, dans la ville, rue Corsega dans les environs de la Sagrada Familia, les habitants flirtent avec le sabotage pour empêcher l’ouverture d’un nouveau coffee shop. Les voisins empêchent depuis des semaines que l’entreprise responsable de la gestion du club de cannabis puisse réaliser les travaux de la cheminée, élément indispensable pour que l’ordonnance municipale impose pour pouvoir ouvrir un lieu de ces caractéristiques. L’entreprise est un fonds d’investissement panaméen, qui menace de porter plainte contre les actions des voisins.

Position officielle 

De son côté, la mairie fait valoir que les clubs de cannabis qui obtiennent le feu vert pour ouvrir respectent les normes légales. Le syndicat de défense des droits des Barcelonais sollicité par les associations de quartier, promet de demander à la mairie de durcir le décret d’ouverture des clubs. C’est dans le même sens, que lundi prochain, les habitants des Corts seront auditionnés par la mairie de quartier pour demander plus de protections légales face aux ouvertures de coffee shops. Barcelone ne sera pas la nouvelle Amsterdam.

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