Coronavirus: frappée économiquement, l’Espagne appelle l’Europe à l’aide

pedro sanchez

La guerre sanitaire contre le coronavirus finira par un champ de bataille économique. L’Europe est appelée au secours. 

Pedro Sánchez, comme d’autres dirigeants internationaux, déclare que son pays est en guerre contre le coronavirus. Pour évoquer un futur plus qu’incertain, le Premier ministre a utilisé un vocabulaire martial: « Plan Marshall et budget de reconstitution ».  Autrement dit l’économie, et peut-être une partie du système de l’État-providence, est ou sera détruite par la crise du coronavirus. Les experts s’accordent à dire que le coup mondial de la pandémie pourrait être de 4.000 milliards. Le chiffre donne le vertige et rappelle le coup des destructions de la Seconde Guerre mondiale. On en revient aux paroles de Pedro Sánchez: « un budget de reconstruction ».

Lors de la première semaine de confinement, l’Espagne a détruit 100.000 emplois par jour. Le nombre de personnes au chômage technique est une avalanche qui a enseveli l’assurance emploi. Sans compter que beaucoup d’entreprises ont forcé leurs salariés à prendre leurs congés payés avant d’enclencher un plan social, créera encore plus de chômage technique dans les prochains jours. Le produit intérieur brut (PIB) espagnol du prochain trimestre pourrait chuter de 12% selon les premières simulations. En même temps, pour sauver les entreprises il faut décaisser. Le plan du gouvernement s’appuiera sur un budget global de 200 milliards d’euros, soit 20% du PIB espagnol.

Repartir la dette

L’Espagne ne pourra pas se relever seule et le Premier ministre appelle déjà à l’aide l’Union européenne. Il y a consensus pour que l’Europe desserre son étau budgétaire. L’opposition de droite, dans ce domaine économique, soutient pleinement le gouvernement, au même titre que les syndicats. Front commun aussi internationalement, où l’Italie et la France se joignent à la pression que l’Espagne entend exercer sur Bruxelles. La flexibilité budgétaire et la souplesse fiscale sont demandées de toutes parts sur Bruxelles, connue pour sa rigueur.

La très européenne ministre de l’Économie Nadia Calviño, a demandé samedi que l’Europe accepte de « mutualiser la dette ». C’est-à-dire de prendre le déficit européen global, de le diviser par 27 et de le répartir sur l’ensemble des pays de l’Union. Les pays du sud, Espagne, Grèce, Portugal, Italie, voulaient déjà utiliser cette formule pendant la crise de 2008. Le nord franco-allemand, moins impacté par la récession à l’époque, avait dit non et chaque pays avait dû porter sa propre charge. Cette fois-ci, la pression sur Bruxelles est plus forte. Au risque de faire exploser politiquement l’Union dans les prochains mois.

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