Tourisme Barcelone : le drame des hôteliers

medecin français à Barcelone

Tourisme Barcelone. Suite à un été sans vacanciers, les hôteliers tirent la sonnette d’alarme. Seuls 25% des établissements ont ouvert leurs portes depuis mars. 

Pour l’hôtellerie à Barcelone, la situation est dramatique. « Hier soir sur 200 chambres, onze étaient occupées » se désole Arturo Soler dans le hall quasi désert de son établissement. Directeur de l’hôtel Pere IV, situé dans le quartier de Poblenou, le Catalan confie n’avoir jamais vu ça en presque trente ans de carrière. Depuis le début de l’été, Barcelone est littéralement vidée de ses touristes. Au mois de juillet, la Catalogne a accusé une baisse de 81,6% de visiteurs étrangers. « Et pour couronner le tout, nous avons eu de jeunes Français ayant vandalisé et fumé du cannabis les chambres » confie-t-il.

Face à cette forte baisse de la fréquentation, beaucoup d’hôtels préfèrent ne pas rouvrir, pour perdre moins d’argent qu’en tournant à vide. 75% sont donc fermés depuis le début de la crise sanitaire. Pour les 25% restants accueillant des clients, le taux d’occupation avoisine les 10%. Du côté des employés, près de 90% continuent d’être au chômage technique (ERTE en espagnol), seules 3.500 personnes ont repris le travail.

« Le secteur hôtelier est à bout indique Jordi Mestre président de l’association des hôteliers de la ville. Nous n’avions pas vécu ça depuis la guerre civile espagnole ». Au cours des six derniers mois, il estime les pertes à 850 millions d’euros pour le secteur. Pourtant, pour attirer les clients, les établissements n’ont pas hésité à baisser leurs prix. À l’hôtel Pere IV, près de 50% de remise est appliquée, les tarifs n’ont jamais été aussi bas au cours de ces dernières années. Les promotions ne semblent pas avoir suffit. En août, Barcelone a enregistré 3.200 nuitées quotidiennes, contre 58.000 avant l’épidémie.

Tourisme Barcelone : un futur incertain

« Seuls les plus forts économiquement survivront explique Arturo Soler. Si la crise dure encore plusieurs mois, beaucoup ne résisteront pas ». Par exemple, les établissements propriétaires de l’immeuble peuvent espérer traverser cette crise, tandis que ceux en location pourraient rencontrer plus de difficultés.

« Il faut un plan de sauvetage économique avec un impact direct » avance Bruno Hallé, consultant chez Cushman & Wakefield Hospitality in Spain. Un constat partagé par le Gremi d’Hotels de Barcelone qui demande 500 millions d’euros à fonds perdus pour assurer la survie du secteur. Pour le professionnel belge, la priorité est de faire revenir les touristes. Pour cela, il faut travailler sur la « communication avec les pays générant le plus de touristes en amont, tels que l’Allemagne, la France, l’Angleterre, les Etats-Unis, pour vendre l’Espagne comme une destination saine et sauve ». Beaucoup de professionnels regrettent le manque d’échange avec les voisins européens, « nous avons été le pays pestiféré » a déclaré Jordi Mestre.

À Barcelone, les hôtels sont habituellement fréquentés par les touristes, mais aussi par les voyageurs en déplacement professionnel. Or la tenue de grands salons internationaux reste entre parenthèses. Dernièrement, IBTM World la foire du tourisme de congrès a été annulée, elle devait se dérouler entre le 8 et 10 décembre. Si cette année est considérée comme perdue pour les hôteliers, leurs espoirs reposent sur le printemps 2021, si un vaccin est trouvé et distribué à grande échelle précisent-ils.

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