Le coup de fatigue des salles de sport catalanes

medecin français à Barcelone

En ce jeudi 7 janvier, pour la 4e fois en moins d’un an, les salles de sport catalanes doivent fermer leurs portes en raison de la pandémie de Covid-19. Le secteur décide d’attaquer en justice le gouvernement de Catalogne. 

Malgré des mesures de protection draconiennes, port du masque pendant l’entrainement, 30% d’utilisation des surfaces, désinfection constante du matériel, ventilation adaptée, le ministère de la Santé catalan ordonne à partir de ce jeudi et au moins pendant dix jours la fermeture de toutes les salles de Catalogne. Après trois mois de fermeture au printemps, 15 jours en juillet et en novembre, c’est la quatrième fermeture forcée que subit le secteur du fitness catalan.

La justice saisie 

Le syndicat des salles de sport catalanes, l’ADECAF, a annoncé hier dans un communiqué le lancement d’une action en justice contre le gouvernement catalan. Le secteur réclame depuis des mois de pouvoir intégrer le Procicat, ce comité d’experts techniques des ministères de la Santé et de l’Intérieur qui décident des restrictions.

Le Procicat est dénoncé par plusieurs collectifs comme le sport ou la restauration pour son manque total de transparence dans sa prise de décisions. Les experts n’ont pas pu démontrer que les salles de sports étaient à l’origine de contaminations.

Le syndicat ADECAF affirme que le secteur du sport en Catalogne est condamné à mort en raison des fermetures répétées abîmant à chaque fois la réputation des salles. La pratique du sport en gymnase est devenue aussi marginale que dans les années 80, déplore l’Adecat.

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Pour obtenir une bouffée d’air, le syndicat demande une suspension des impôts catalans et l’ouverture d’une ligne de crédit pour compenser les pertes. Les salles de sport réclament davantage d’empathie au gouvernement catalan et lui demandent de faire l’effort d’apprendre à connaitre le fonctionnement du secteur.

Dans une ville comme Barcelone où la pratique du sport dans la rue est dangereuse en raison de la pollution, la fermeture des gymnases se convertit en un problème à la fois de santé physique et mentale.

L’année noire du sport

Le sport en général, comme une grande partie des secteurs, vit cette crise du Covid-19 comme un défi majeur pour sa survie. Le cauchemar a commencé le 5 février 2020 avec la fermeture de la moitié des boutiques Nike en Chine. Le 12 mars, la NBA américaine annonçait la suspension des compétitions, provoquant une avalanche de licenciements et faillites. Le 14 mars, l’Espagne annonçait l’arrêt de tous les championnats sportifs.

Le choc le plus important, sans nul doute, a eu lieu 12 jours plus tard, le 24 mars avec l’annonce de l’annulation des Jeux Olympiques de Tokyo prévus pour l’été 2020.

Le confinement a provoqué l’apparition du e-sport, la pratique physique à domicile. Pour ceux qui le purent. Il fut presque impossible dans le monde entier, durant les mois de mars, avril, mai et juin, de pouvoir acheter un vélo d’appartement. Les usines se trouvant en Chine étaient à l’arrêt et les exportations bloquées avec la fermeture des frontières.

Pour garder le contact avec leurs adhérents, les salles de sport espagnoles, comme leurs voisines européennes, ont offert des milliers d’heures de séance de sport en ligne. Un modèle solidaire mais non rentable financièrement. Les salles ont clos l’année 2020 avec une perte historique de 1,1 milliard d’euros.

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