L’Espagne teste la semaine de 4 jours

Le gouvernement espagnol a approuvé un projet pilote visant à instaurer la semaine de travail de 32 heures. L’expérience débutera cet automne et sera menée durant trois ans.

C’est une proposition du petit parti de gauche radicale Más País qui vient d’être approuvée par le gouvernement de Pedro Sanchez. Le leader de Más País, Iñigo Errejon, avait déjà lancé l’idée avant la pandémie, mais a finalement convaincu l’exécutif que la période actuelle était idéale pour expérimenter ce modèle grâce à la plus grande flexibilité du travail générée par la crise sanitaire.

« Avec la semaine de quatre jours, nous ouvrons un authentique débat de société. Cela suscitera la controverse, mais de quoi doit s’occuper la politique, si ce n’est du temps de vie ? » a lancé le leader de Más País, Iñigo Errejon.  Selon lui, la semaine de quatre jours favorise la productivité, les salariés étant moins fatigués et donc plus performants.

50 millions d’euros pour le projet-pilote

L’Espagne dédiera 50 millions d’euros pour expérimenter, pendant trois ans, la semaine de quatre jours au sein de 200 entreprises volontaires. Le budget permettra d’aider les chefs d’entreprise à couvrir les frais générés par les transformations nécessaires à la nouvelle organisation et à l’augmentation des coûts salariaux. Entre 3000 et 6000 salariés participeront au test, dont un bilan sera dressé chaque année par un comité d’experts.

Parmi les secteurs les plus propices à mettre en place ce nouveau modèle, le gouvernement évoque le télémarketing, les cabinets juridiques et comptables ou encore les architectes. Mais il aimerait aussi pouvoir tester la semaine de 32 heures avec des professions plus réticentes, comme dans l’hôtellerie ou la restauration. Les détracteurs de la semaine de 4 jours craignent que l’Espagne, qui souffre déjà d’un problème de productivité, ne tienne plus du tout la concurrence face aux autres pays européens.  La question des aides de l’Etat, une fois le projet-pilote terminé, reste aussi une grande inconnue pour les chefs d’entreprise qui ne pensent pas pouvoir mettre les 32 heures en place sans subventions.

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