Amélie de Lima : « Je suis devenue auteure grâce à Barcelone »

medecin français à Barcelone

Photos Clémentine Laurent/Equinox à Wojo Poblenou

« La Rencontre » la nouvelle chronique d’Equinox donne la parole aux Français de Barcelone.

La Lilloise, Amélie de Lima, s’installe à Barcelone en 2016 pour des raisons professionnelles. Rapidement, la capitale catalane l’inspire et la Française de 37 ans se met à écrire son premier roman « Le silence des aveux » paru en 2017. Son auto-publication devient un best-seller. Fort de son succès, Amélie poursuit son aventure en tant qu’auteure. 

Quand êtes-vous arrivée à Barcelone ?

Je me suis installée à Barcelone il y a 5 ans. Je suis originaire de Lille, dans le nord de la France.

Pourquoi avoir quitté la France pour Barcelone ?

Avant d’arriver en Catalogne, j’ai passé un an au Mexique puis un an à Casablanca au Maroc et enfin 3 ans à Alicante, dans le sud de l’Espagne. Je suis venue à Barcelone avec mon mari pour le travail.

Comment s’est passée votre installation à Barcelone ?

J’avais fait la connaissance d’une personne qui vivait à Sant Boi de Llobregat. On a emménagé là-bas. On y est resté un an, mais cela ne nous a pas plu du tout. Comme je travaillais à Barcelone, mon mari et moi avons décidé de déménager à Castelldefells et on s’y sent très bien.

Quel métier exercez-vous à Barcelone ?

J’ai plusieurs activités ici. Je suis en freelance marketing, c’est-à-dire que je gère les contenus web, la publicité et le mailing d’entreprises. Je suis aussi professeure de français dans un collège/lycée de garçons à Sant Cugat. Et enfin, je suis auteure. À ce jour, j’ai publié 4 œuvres.

Quand avez-vous décidé d’écrire votre premier roman « Le silence des aveux » et de le publier ? Est-ce que la ville de Barcelone vous a aidé à franchir le pas ?

J’écris à mes heures perdues depuis l’âge de 10 ans. À Casablanca, je me suis remise à l’écriture un peu plus sérieusement, et à mon arrivée à Barcelone en 2016, j’ai eu un déclic. Je me suis dit qu’il fallait que je me fasse plaisir et que je prenne cette activité au sérieux. Un an plus tard, j’ai sorti mon premier roman en auto-publication. Maintenant, je travaille avec la maison d’édition « LBS éditions« .

Comment s’est passée l’auto-édition de votre premier roman ?

Cela m’a pris beaucoup de temps et m’a demandé beaucoup d’énergie. Je me suis accrochée et j’ai pu sortir mon premier roman « Le silence des aveux » en 2017. Pour être honnête, je ne croyais pas du tout en mon roman. C’est un thriller psychologique, assez sombre. J’imaginais que 3 ou 4 personnes allaient l’acheter. Finalement, cela a été un best-seller dans l’auto-publication. J’en ai vendu plus de 10 000. À partir de là, j’ai continué à écrire. Actuellement, mon prochain roman, « Juillet noir« , est prévu pour octobre.

D’où vient votre inspiration pour écrire vos œuvres ?

Je m’inspire de mon entourage et des faits divers que je lis. Par exemple, l’enquêtrice de mes trois premiers romans est un mélange de deux copines. Les proches sont une grande source d’inspiration pour moi. J’adore aussi les faits divers et les histoires de détective, cela nourrit mon imagination.

Vos livres sont-ils disponibles uniquement en français ?

Oui, pour le moment il n’y a pas de traduction prévue, mais cela peut être un projet. J’aimerais surtout traduire les one shot qui paraîtront plus tard. Les trois premiers font partie d’une série, donc c’est un peu plus compliqué.

Français de Barcelone

Participez-vous à des rencontres auteur-lecteurs ? Avez-vous des retours de vos lecteurs ? 

J’ai des retours tous les jours ! Je reçois des messages sur les réseaux sociaux. Cela me fait très plaisir. Je fais aussi des salons et des dédicaces, même si en ce moment c’est un peu compliqué avec la pandémie. Dernièrement, j’ai eu une rencontre à l’Institut français de Barcelone pour la Sant Jordi. C’était vraiment pas mal. J’ai un salon de prévu en juillet au Château du Verdoyer en Dordogne. Et à partir de septembre, cela devrait reprendre à fond normalement.

En tant que professeure de français, arrivez-vous à partager votre amour pour l’écriture à vos élèves ?

J’essaye ! Je donne cours à des garçons alors ils sont plutôt branchés sciences. Je tente de leur faire aimer la littérature sans leur dire que je suis auteure. Ce que j’écris est assez noir, cela pourrait déplaire. Donc je sépare mes productions en tant qu’auteure et mon métier de professeure. En tout cas, j’aime partager la littérature française, qui est très riche, à mes élèves.

Vos premiers romans sont des thrillers et pour les écrire vous avez adopté une écriture sombre, pourquoi ce genre vous plaît-il autant ? 

Ce qui me plaît par-dessus tout, ce n’est pas l’intrigue mais plutôt les personnages et la manière qu’ils ont de tourner autour l’intrigue. Ce sont les personnages qui m’inspirent le plus et c’est eux qui vont créer l’histoire. J’aime aussi rentrer dans la psychologie humaine. Dernièrement, j’ai fait appel à une psychologue criminologue. Elle m’a aidée à mieux comprendre la noirceur humaine. Je sais que nous avons tous une part de noir en nous, quelque chose de mauvais qui sommeille et on attend une chute pour que cela ressorte. Mes romans démontrent cela.

Raconter des histoires sombres a-t-il un effet cathartique pour vous ?

Oui, cela défoule complètement. C’est comme aller chez un psy. J’ai écrit mon premier roman pour me libérer. D’ailleurs ce qui me plaît aussi avec ce genre littéraire, c’est la tournure que prend le récit. Par exemple, tu commences à imaginer ton histoire avec une espèce de plan, mais au fil de l’écriture tes personnages t’amènent sur un autre terrain.

En 5 ans passés à Barcelone, quel est votre lieu favori ?

J’apprécie beaucoup la Plaça Universitat, il y a énormément de mouvements, de jeunes et l’atmosphère y est plaisante. J’aime aussi tout ce qui est en lien avec la culture donc j’ai passé beaucoup de temps dans des salles de théâtre à Barcelone.

Quel est votre plus beau souvenir dans la capitale catalane ?

Quand j’ai fait la rencontre de deux de mes meilleures amies ici, à Barcelone. On a formé un club de lecture via les réseaux sociaux et on a commencé à s’investir là-dedans. On se retrouvait dans un café littéraire dans un quartier d’Urquinaona. Avec nos métiers, on a malheureusement pris des chemins différents, mais on a tout de même gardé contact.

Souhaitez-vous rester vivre à Barcelone encore longtemps ?

Pour le moment, oui. Je me sens bien ici en famille. Et puis Barcelone est bien reliée à la France grâce à des vols fréquents. Donc, je peux retourner facilement en France. C’est très avantageux de vivre ici.

 

Amélie de Lima : « Je suis devenue auteure grâce à Barcelone »

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