« Une petite signature contre les Catalans s’il vous plaît ? »

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Entre défense de l’unité de l’Espagne et catalanophobie, l’histoire se répète. 

2006, le parlement de Catalogne, l’Assemblée nationale espagnole et un référendum en Catalogne ratifiaient un nouveau statut d’autonomie pour la région. Le texte, un avenant légal à la constitution espagnole, reconnaissait la Catalogne comme une « nation » et offrait plus de marge dans les politiques fiscales de la Generalitat. En 2011, le Conseil constitutionnel retoqua le texte en le convertissant en coquille vide. Une décision qui contribua grandement au démarrage du processus indépendantiste. Entre les deux dates, il y a eu une grande campagne de pétitions contre le nouveau statut d’autonomie dans les rues de tout le pays sous l’égide du Partido Popular, la droite conservatrice alors dans l’opposition.

Mémoire collective

Un mouvement, dans le cadre de la défense de l’unité de l’Espagne, qui dérapa rapidement en campagne contre les Catalans dans leur ensemble. La formule d’accroche des pétitionnaires lancée aux passants « une petite signature contre les Catalans s’il vous plaît ? » est devenue célèbre. La campagne s’est soldée par quatre millions de signatures, aujourd’hui stockées dans 876 caisses au sein des archives du parlement espagnol.

Cet événement inscrit dans la mémoire collective a contribué à distendre les relations entre les Catalans et les Espagnols.

L’histoire se répète. En ce dimanche 13 juin, les trois droites, Partido Popular, Vox et Ciudadanos donnent le coup d’envoi d’une grande campagne contre la grâce que le gouvernement va octroyer contre les leaders indépendantistes incarcérés. L’objectif du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez est de désenflammer le conflit en Catalogne en réduisant drastiquement les peines de prison des anciens ministres de Carles Puigdemont suite à la déclaration indépendance de 2017.

Au-delà de l’idéologie, chaque camp fait ses calculs électoraux. La gauche favorisera ainsi ses positions dans les régions historiques comme la Catalogne, le Pays Basque et la Navarre. Les droites se renforceront dans l’Espagne rurale. Les régions  des Castillas, ­An­dalucía, Extremadura et Aragón, sont épidermiques au processus indépendantiste catalan. Au même titre que la capitale Madrid.

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