Catalogne : la réalité de la cruelle tauromachie dénoncée

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Dans le sud de la Catalogne et en Espagne persiste la tradition des correbous. Dénoncés comme maltraitance animale, AnimaNaturalis demande à interdire ces fêtes taurines. 

« La plupart des gens ne sont pas conscients de ce qu’il se passe, de la maltraitance qu’il y a » déclare AnimaNaturalis. L’association de défense des animaux dénonce les fêtes taurines cruelles, nommées correbous. Cette pratique consiste à mettre des flammes sur les cornes d’un taureau, le tirer avec des cordes, le lâcher et le rendre fou face à des personnes agitées, dans la rue ou des arènes.

En 2010, le parlement catalan a interdit les corridas dans la région, mais pas la tauromachie. Cette dernière comprend plusieurs formes. « On ne tue pas l’animal, c’est comme une corrida mais sans mise à mort. On oblige le taureau à suivre un parcours précis, on l’angoisse » explique Aïda Gascón Bosch, directrice d’AnimaNaturalis en Espagne.

En Catalogne, il y aurait 450 spectacles de ce type à l’année, concentrés principalement dans le sud. « Pour une communauté autonome qui se dit « anti-taurin » c’est trop. Le chiffre est élevé pour nous, mais quand on compare avec la région de Valence située juste à côté, ce n’est rien. 10.000 fêtes cruelles s’y déroulent chaque année » déplore la responsable.

Vers une interdiction en Catalogne

Les correbous suscitent le malaise. Le 24 juillet dernier, AnimaNaturalis a pu filmer une scène à Camarles, près du Delta de l’Ebre. Des images souvent difficiles à obtenir confie Aïda Gascón Bosch. « Depuis onze ans maintenant, nous allons dans ces manifestations pour filmer ce qu’il s’y passe, mais c’est de plus en plus compliqué d’y accéder avec une caméra. On nous refuse souvent l’entrée ».

Les militants souhaitent sensibiliser et alerter l’opinion publique sur le sujet. Selon eux, beaucoup de Catalans ne savent pas que ces pratiques existent encore. « C’est important que tout le monde soit au courant, la plupart des gens sont contre, à part quelques passionnés » assure l’association.

Elle échange depuis 2019 avec le parlement de Catalogne pour l’interdire. « Il y a une unanimité ». La pandémie a tout paralysé, une nouvelle réunion devrait se tenir sur le sujet en septembre. Pour Aïda Gascón Bosch « les choses vont changer dans l’année, c’est juste une question de temps, même si avec les politiques on ne peut jamais vraiment savoir ce qu’il va se passer ». Les associations de défense animale espère franchir une nouvelle étape, en interdisant les correbous en Catalogne dans un premier temps « et peut-être un jour toutes les pratiques taurines ».

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