Barcelone : le monde de la nuit en grève de la faim campe devant le gouvernement

medecin français à Barcelone

Les entrepreneurs catalans du monde de la nuit entament une grève de la faim illimitée pour forcer le gouvernement à négocier la réouverture du secteur.

Photos : Aurelie Chamerois pour Equinox 

La nuit catalane est fermée depuis 18 mois. Un monde dévasté. « Nous avons attendu notre tour pour récupérer nos vies et nos droits confisqués. Aujourd’hui nous sommes punis, écrasés et criminalisés car nous sommes l’unique secteur qui ne peut rouvrir » se désole un patron de discothèque barcelonais.

Dans une ambiance blasée mais déterminée, les dirigeants des établissements nocturnes entament depuis ce mercredi 1er septembre une grève de la faim illimitée. Sous la pluie, une cinquantaine de personnes s’est installée sous des tentes, Plaça Sant Jaume à Barcelone, devant le siège du gouvernement catalan.

« Nous sommes un secteur indispensable duquel dépendent des milliers d’entreprises, de familles et de travailleurs, ils ont ruiné nos entreprises, volé le droit à travailler, et retiré le pain de la bouche » dénonce le porte-parole de l’association « Som Oci nocturn », l’une des associations organisatrices de la protestation.

Les fêtes privées clandestines et les botellones 

« Certaines personnes nous volent notre activité pour organiser dans des locaux sans licences des fêtes sauvages, en toute impunité » explique résigné un patron de club. Il n’était pas rare cet été sur les plages de Barcelone de rencontrer des démarcheurs français qui invitaient les touristes à se rendre dans des fêtes privées de 250 personnes sans masque ni distance de sécurité. En moyenne, le prix de ces soirées clandestines barcelonaises est de 40 euros.

boites de nuit barcelone

Par ailleurs, les « botellones », des beuveries à même la rue rythment la Catalogne depuis le mois de juillet. Des milliers de jeunes passent leurs nuits à boire et à festoyer sur les trottoirs, provoquant incidents avec les riverains et parfois des émeutes  avec la Police.  « La voie publique est hors de contrôle sous la gestion des administrations » condamne l’association« Som Oci nocturn »

La Generalitat contre la réouverture

Pour mettre fin à cette situation ubuesque « il faut définir avec le gouvernement un calendrier pour la réouverture des discothèques » explique Ramon Mas, vice-président du syndicat des boites de nuit catalanes. Un vœu pieu. Pour le moment, la Generalitat ne veut pas entendre parler de réouverture. « C’est une décision précipitée » assène le ministère catalan de la Santé.

En 2021, 75% des établissements de la nuit n’ont pas encaissé un seul euro car ils étaient fermés. 50% des entrepreneurs pensent qu’ils ne pourront récupérer leur activité qu’à la fin de la campagne de vaccination. En attendant, ils ont décidé d’arrêter de s’alimenter.

 

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