Pau Casals, le violoncelliste catalan qui jouait pour la paix

musicien catalan

Le 24 octobre 1971 résonnait dans l’enceinte de l’Organisation des Nations-Unies ce qui allait devenir l’hymne officielle de la paix. L’auteur est Pau Casals. Il est en ce 11 septembre 2021 mis à l’honneur par le prèsident de la Catalogne à l’occasion de la fête nationale de la Diada. 

Pilar Defilló est d’origine porto-ricaine mais ses parents sont catalans. Elle inculquera à son fils Pau Casals les valeurs du sens de la vie, la paix et la justice. Comme beaucoup de Catalans, Casals a quitté l’Espagne pour fuir la dictature. La France était alors la terre de refuge, notamment la Catalogne Nord, le département des Pyrénées-Orientales.  Cet exode massif, la Retirada, a profondément changé l’ADN de Perpignan et ses villages d’alentours.

Pau Casals, lui, s’est installé dans la zone des terres de la Catalogne Nord : Prades dans le Conflent. De là, celui qui allait devenir violoncelliste et chef d’orchestre a pu constater à la première personne les terribles conditions des réfugiés catalans au sein des camps de Rivesaltes, Vernet ou Argelès. « Ces scènes provenaient de l’enfer de Dante […] en voyant ces terribles conditions j’ai senti que je devais faire quelque-chose » écrivit Casals.

Si l’homme ne fit jamais de politique -il refusa la présidence de la Generalitat en 1954, institution en exil- il se lança en revanche dans un grand combat pour la paix universelle et dans une grande campagne de distribution de vivres et de médicaments dans les camps de réfugiés catalans. Utopiste, Pau Casals a été déçu par la communauté internationale. En pleine guerre froide, les Etats-Unis voyaient dans la dictature du général Franco un opportun rempart contre le communisme, et ont permis que le régime persiste durant quatre décennies.

Un morceau historique

Meurtri, Casals s’enferme dans le silence et ne veut plus jouer publiquement de la musique. Fatigué par un franquisme qui décidément ne veut pas mourir, le musicien cède en 1971 et accepte de jouer du violon au siège de l’ONU à New-York. Bien lui en a pris, son morceau Cant del Ocells (le chant des oiseaux) allait devenir l’hymne de la paix.

Dans un discours historique devant les Nations Unies, Casals rendit un vibrant hommage à la Catalogne qui possède un des plus anciens systèmes parlementaires d’Europe. C’est la première fois que le catalan était utilisé comme langue au sein de l’assemblée de l’ONU.

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