Un ample mouvement social se forme contre Ada Colau

Ada Colau

Un insolite mouvement social se ligue contre Ada Colau,  la maire de Barcelone.

Plus d’une centaine d’entités publient un manifeste contre Ada Colau et appellent à manifester devant l’hôtel de ville le 21 octobre prochain à 19 h. Un site web, « Barcelona es imparable« ,Barcelone est inarrêtable’), a été mis en ligne ce mercredi en castillan, catalan, anglais, français et italien.

Un collectif totalement disparate qui réunit les lobbies de la restauration, du commerce, du tourisme, de l’hôtellerie, l’ensemble des associations de riverains de la ville, mais aussi les syndicats des stations-service de Barcelone, des clubs du monde du sport (tennis, haltérophilie, golf) , le groupe de défense des motards de Barcelone, l’amicale des immigrantes marocaines de Barcelone ou encore l’association des femmes colombiennes.

Critiques tous azimuts contre Ada Colau

Un melting-pot qui n’a en commun que la critique de la politique d’Ada Colau. Un fait, non surprenant au regard du score de la maire lors des élections de 2019 : 20,74 %. Ada Colau doit son siège de maire grâce à une tambouille post-électorale, où les conseillers municipaux de Manuel Valls ont permis son élection pour barrer la route au vainqueur, l’indépendantiste Ernest Maragall.

Avec 80 % de la population n’ayant pas voté pour elle, et après un mandat marqué par la pollution, l’insécurité et la crise du Covid, il n’est pas surprenant qu’un conglomérat hétéroclite se forme contre Colau. Une élection par défaut qui subit une opposition tous azimuts, et qui n’est pas sans rappeler celle d’Emmanuel Macron qui doit surtout sa victoire au « cordon sanitaire » contre Marine Le Pen.

Barcelone est inarrêtable, dans son manifeste en ligne, propose de mettre fin à la Barcelone qui « dit non à tout, et d’enfin saisir les grandes opportunités de progrès social, d’économie et de durabilité ». Un texte qui ressemble plus à des éléments de langage qu’à des propositions concrètes. Un flou probablement du à l’hétérogénéité des auteurs. L’objet de la manifestation du 21 octobre est encore plus flou. Officiellement, le thème du rassemblement est de « défendre Barcelone« . Contactés par Equinox, les organisateurs n’ont pas répondu à notre demande de précision concernant le but de leur démarche.

Empêcher Colau de se représenter

Ce qui semble certain est la volonté d’une grande partie du monde politique d’empêcher Ada Colau de se présenter à un troisième mandat. Les socialistes, qui font partie de la coalition municipale de Colau mais qui présenteront leur propre candidat en 2023, vont rencontrer la semaine prochaine le collectif « Barcelone est inarrêtable ». Le premier adjoint à la maire et candidat socialiste, Jaume Collboni, mènera une réunion « pour écouter » les opposants à Colau.

Colau

Depuis quelques semaines les socialistes sont en campagne électorale. Tout en gouvernant la ville avec Colau, ils ne cessent de réaliser des tacles contre la mairesse. Colau est contre l’agrandissement de l’aéroport en raison des dommages environnementaux, les socialistes sont pour afin de booster l’économie ; la maire est contre installer un musée de l’Hermitage à la Barceloneta, son premier adjoint socialiste, lui, défend le projet. Des couacs permanents qui sont les prémices de la violence de la campagne qui se prépare pour 2023. À la manière d’un François Hollande en 2017, les coups pleuvent de la part des amis et des ennemis de la maire sortante pour qu’elle ne puisse pas se représenter.

Même affaiblie, Colau peut réussir à réaliser un score suffisamment correct pour refaire un coup de Trafalgar, comme celui de 2019 avec Valls. Un renoncement définitif de Colau signifierait la disparition de son parti En Comù, la branche locale de Podemos. « La place est enfin libre », clameront à l’unisson la foule hétéroclite des impétrants au siège de maire.

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