Les Mossos d’Esquadra en colère manifesteront à Barcelone

Mossos d'Esquadra

Les Mossos d’Esquadra manifesteront à Barcelone pour réclamer de « la dignité, exiger le respect de leur travail et la fin du mépris » de la part du gouvernement catalan.

Le torchon brûle entre la gauche indépendantiste au pouvoir en Catalogne et la police. Dix syndicats de Mossos d’Esquadra et deux organisations de polices municipales convoquent une marche de protestation le 23 octobre prochain. La manifestation partira du siège du gouvernement catalan (Plaça Sant Jaume à Barcelone) jusqu’au parlement de Catalogne (parc de la Ciutadella).

Après les épisodes d’émeutes à répétition, les dernières en date pendant les fêtes de la Mercè, la Police déplore un manque flagrant de soutien de la part du gouvernement catalan en général et du ministère de l’Intérieur en particulier.

 la MercèAprès avoir dû diriger le ministère de l’Intérieur à contre-cœur pendant les émeutes indépendantistes, le parti de Carles Puigdemont a jeté l’éponge lors de la formation du nouveau gouvernement en mai dernier. La gauche indépendantiste (ERC), occupant la présidence avec Pere Aragonès, n’a eu d’autre choix que de prendre la direction des Mossos d’Esquadra.

Mais Aragonès semble être plus préoccupé par les critiques envers la police venant de la Cup (extrême-gauche) que de résoudre la crise d’insécurité. Le président catalan ne peut pas gouverner sans le soutien des anti-systèmes au parlement, faute de majorité.

Depuis 2017, les nuits de violences s’accumulent à Barcelone : célébration des anniversaires du référendum du 1er octobre, sentence du procès judiciaire contre le gouvernement Puigdemont, incarcération du rappeur Pablo Hasel, et plus récemment les troubles lors des fêtes de la Mercè.

Par ailleurs, selon le ministère espagnol de l’Intérieur, Barcelone est la ville du pays souffrant le plus d’insécurité. Au premier semestre 2021, il y a eu un délit pour 29 habitants à Barcelone, contre 1 délit pour 35 habitants à Madrid et 1 délit pour 34 habitants à Valence.

Mossos d'EsquadraFace aux voitures brûlées, aux commerces saccagés, aux rues incendiées, les Mossos d’Esquadra, et plus particulièrement la Brigada Mòbil, se voient contraints d’employer la force pour mettre un terme aux violences. Des actions policières qui drainent également leur lot de délinquants traînés devant la justice, poursuivis pour destruction de biens ou violences envers les forces de l’ordre. Ces condamnations sèment la colère au sein de l’extrême-gauche et dans une partie de l’indépendantisme radical.

Car depuis son arrivée au pouvoir, le président catalan Pere Aragonès n’a eu cesse d’envoyer des messages de défiance face à la police. Le chef de la Generalitat a d’abord demandé la création d’une commission parlementaire chargée d’étudier la dissolution de la Brigada Mobil. Ces agents, équivalents des CRS français, sont sous les accusations des collectifs d’extrême-gauche pour leurs méthodes musclées lors des scènes de violences urbaines.

Les syndicats de Mossos d’Esquadra affirment que la police est totalement favorable aux propositions d’amélioration que peut apporter cette commission parlementaire en accentuant la formation des agents et en y destinant les budgets nécessaires.

Les Mossos d’Esquadra sans garanties juridiques

Par ailleurs, Aragonès a satisfait à une demande de longue date de la très influente association Iridia. Un collectif d’activistes qui apporte un soutien aux personnes ayant subi la « violence institutionnelle de la Generalitat ». Aragonès a décidé de retirer partiellement la protection juridique des Mossos d’Esquadra.

Dans les faits, la Generalitat ne se porte plus automatiquement partie civile lorsqu’un policier subit une agression. Le gouvernement catalan défendra en justice un agent de police uniquement dans le cas où celui-ci se retrouve blessé physiquement dans l’exercice de ses fonctions.

Pour ce faire, Aragonès, peu après sa prise de fonction, a démantelé le service juridique du ministère de l’Intérieur. La police n’aura désormais plus ses propres avocats. Les Mossos pourront cependant toujours faire appel aux services juridiques destinés aux autres fonctionnaires de la Generalitat.

Le recrutement de nouveaux Mossos d’Esquara

Une demande de longue date des Mossos d’Esquadra concernant le manque d’effectif est toutefois en passe d’être résolue. Le ministre de l’Intérieur, Joan Ignasi Elena a annoncé hier mercredi un concours public ouvrant 860 places de nouveaux agents en 2022.

Mossos d'Esquadra L’annonce intervient après des négociations avec l’Etat espagnol qui s’est engagé à augmenter le nombre de Mossos à 22.000 agents. Actuellement il y a 17.361 Mossos en Catalogne, dont 13.634 hommes et 3.727 femmes. Par ailleurs, le corps de la police catalane sera doté de 400 nouveaux véhicules.

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