L’arrêt maladie pour règles douloureuses : un objectif en Espagne

La future réforme de la loi sur l’avortement devrait également apporter de nombreux autres droits, en Espagne, comme la possibilité de demander un arrêt maladie en cas de règles douloureuses.

Photo : Isaac Planella/Ajuntament

En Espagne, obtenir un arrêt maladie pour règles douloureuses sera peut-être bientôt une réalité.

C’est en tout cas la volonté du Ministère de l’Égalité et contre la violence de genre. La prochaine réforme de la loi sur l’avortement devrait être accompagnée de différentes mesures pour améliorer le quotidien des personnes menstruées. Et en premier lieu, prendre en compte la douleur que les règles peuvent provoquer.

Il y a une étude qui dit que 53 % des femmes souffrent de règles douloureuses, et chez les jeunes cela monte à 74 %”, a affirmé Ángela Rodríguez, dans une interview à El Periódico. La secrétaire d’État chargée de l’Égalité et de la lutte contre la violence de genre a accordé un entretien au quotidien, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

EspagneÁngela Rodríguez. Photo : EFE

Et dans l’optique d’améliorer la « santé menstruelle » en Espagne, le ministère vise à rendre possible l’arrêt maladie en cas d’avortement ou de fausse-couche, mais aussi de règles douloureuses. Mais Ángela Rodríguez précise : “on ne parle pas ici d’un léger inconfort, mais de symptômes graves comme des diarrhées, de fortes céphalées, de la fièvre… Des symptômes qui, quand ils sont engendrés par une maladie, entraînent une incapacité temporaire.”

Pour faciliter la mise en place de ce type d’arrêt maladie dans le monde du travail, le gouvernement et les syndicats appelleront à la création de plans de coresponsabilité dans les entreprises.

Des protections hygiéniques à l’école, en Espagne

Mais le Ministère de l’Égalité ne compte pas s’arrêter là. Il mise aussi sur l’accessibilité des produits d’hygiène menstruelle, et propose de les mettre à disposition gratuitement dans les écoles et centres sociaux.

On ne parle jamais des droits en ce qui concerne la santé menstruelle, et les chiffres sont effrayants”, regrette Ángela Rodríguez. “Une femme sur quatre ne peut pas choisir les produits d’hygiène féminine qu’elle achète, pour des raisons économiques.”

EspagnePhoto : Escuela de Navas

Le prix des protections hygiéniques devrait aussi être revu à la baisse, et une éducation à la santé menstruelle dispensée dans les écoles. “Je me souviens, j’avais 9 ans quand j’ai eu mes règles pour la première fois, et je ne savais pas ce que c’était”, raconte la secrétaire d’État dans son interview.

Elle évoque aussi sa volonté du ministère de créer une pilule contraceptive masculine, pour que les femmes espagnoles ne soient pas les seules responsables en cas de grossesse.

La réforme de la loi sur l’avortement, qui devrait contenir toutes ces mesures, serait donc un véritable bond en avant pour les droits des femmes espagnoles, si elle est adoptée.

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