Un Émirat va -t-il recréer Las Vegas dans le Golfe ?

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L’Émirat de Ras Al Khaimah, dont le nom veut dire, littéralement, Sommet de la Tente, peut aussi signifier le nord géographique des Émirats dans leur ensemble, bien qu’Oman le surplombe.

Les Qassimi (ou Qawasim) sont, à l’origine, des pêcheurs de perle, comme en a rencontré l’aventurier Henry de Monfreid. Mais c’étaient aussi des pirates, sur toutes les rives impériales du Golfe, ce qui leur a valu l’invasion anglaise au XIXe siècle. 

Wynn Resorts, l’hôtel le plus luxueux du monde

Est-ce que ce passé sulfureux et ce goût de l’aventure marine pour y puiser la richesse est un point d’ancrage de sa volonté actuelle d’implanter des clubs de jeux, malgré l’omniprésence de la Charia ? 

En février 2022, il signait un accord de partenariat avec les produits de luxe Wynn Resorts, dont le siège est à Las Vegas, capitale mondiale du jeu. Wynn compte bien s’implanter sur l’île Marjan, dans l’Émirat, avec une ouverture prévue en 2026. 

Le complexe sera le plus luxueux du monde avec plus de 1 000 chambres, des boutiques grand luxe, des salles de réunion ultraperformantes, un spa luxueux avec plus de 10 restaurants et salons, une variété d’options de loisirs et son site de jeux.

Ce département « tiendra compte du paysage social, culturel et environnemental de l’émirat, pour favoriser le jeu responsable. Il s’agit donc de trouver le juste milieu avec les traditions locales. 

La structure va créer, au moins 4.000 emplois. La RAKTDA (Ras Al Khaimah Tourism Development Authority) a ouvert des agences de tourisme dans divers lieux stratégiques : Sao Paulo, Mumbaï et forcément, Riyad, afin d’étoffer la clientèle potentielle. 

Pourquoi les hôtels Las Vegans se donnent-ils rendez-vous ?

Surgit alors la question séminale des autorisations, relatives à la loi islamique : qui joue, selon quelles règles ? 

D’après les responsables, le Département des Jeux dépendra des lois applicables dans le pays. Cela comporte toutes les lois relatives au crime financier et les employés comme les opérateurs décisionnaires devront strictement s’y tenir, afin d’assurer à tous des jeux « responsables » (soucieux dans l’environnement culturel). 

Mais l’expérience n’est pas aussi exceptionnelle, puisque Dubaï a déjà favorisé l’installation d’un complexe du Caesar (César) Palace, également originaire de Las Vegas, qui, aux Etats-Unis, est bel et bien un Hôtel-Casino. Si cette dernière partie n’a pas encore été installée à Dubaï, la rumeur veut que ce soit « dans les tuyaux » des négociations entre les autorités locales et les propriétaires de Vegas. 

C’est, à ce jour, le seul des complexes du géant américain Caesars Entertainment dans le monde qui ne débouche pas sur un casino. Mais ses dirigeants ont déclaré à une agence de presse, qu’ils étudiaient, à l’avenir, toute possibilité d’en développer un, dès que les conditions réglementaires seraient plus favorables. 

Le sens des affaires va-t-il dans le sens de la dépénalisation ? 

Imagine-t-on des hommes d’affaires aussi rationnels installer un complexe, sans gage sérieux, que la formule progressera dans des temps assez proches ? 

Ces rumeurs sont fréquentes et apparaissent subrepticement, selon les périodes. 

Selon des informations transmises à l’agence Reuters, il est question que les jeux d’argent, sous une certaine forme, soient bientôt autorisés dans les Emirats Arabes Unis. Il reviendrait à chaque émirat de décider s’il doit les réglementer et comment, comme Sharjah interdit la vente d’alcool, et non les autres émirats. Les sources n’ont pas fourni de calendrier précis. L’arrivée au pouvoir du jeune Cheikh-Président Mohamed Al Zayed Al- Nahyan, réputé moderniste, semble de bon augure. 

À quelques encablures du Caesar, les travaux de creusement ont commencé sur une autre excroissance de terre artificielle, qui va accueillir un complexe de luxe de la société MGM Resorts International, un second pilier du jeu à Las Vegas. Est-elle aussi atteinte de mirages ? C’est tout aussi peu probable. 

Espaces de jeux réservés aux seuls touristes étrangers ?

Pour se libéraliser plus vite que l’Arabie Saoudite, en sortie de l’ère du pétrole, les Émirats arabes unis ont dépénalisé la consommation d’alcool et la cohabitation avant le mariage. La pratique du jeu semble être une nouvelle étape de cette modernisation en cours. 

Les jeux à Ras Al Khaimah seraient probablement limités aux seuls touristes étrangers, afin d’éviter toute entrave à la charia, de la part de ceux sous sa contrainte. 

« L’environnement réglementaire consisterait à dissimuler le casino, un peu comme c’est le cas à Singapour, mais encore plus, selon Vitaly Umansky, analyste de l’industrie du jeu à la société d’investissement Sanford C Bernstein à Hong Kong et connaisseur du projet Wynn. 

Mais la solution la moins compliquée consiste à profiter des offres de jeu en ligne, y compris par l’entremise d’un VPN !

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