Le dictionnaire de Barcelone : lettre C

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C’est nouveau. Tous les dimanches, Equinox publie son dictionnaire de Barcelone. Aujourd’hui la lettre C. 

Caga Tio

Le Caga Tió est un tronc de plus ou moins grande taille avec des yeux ronds et un grand sourire. Il porte sur la tête une « barretina », le bonnet typique catalan de laine et de couleur rouge, avec une ligne noire à la base. Le petit tronc bien sympathique est l’une des traditions les plus attendues par les enfants à l’approche de Noël. Pourquoi ? Parce qu’il donne des cadeaux aux plus petits ! Pour être plus précis (et moins glamour), il défèque des cadeaux. En effet, la tradition populaire veut que les chérubins, sous le regard attendri des parents, frappent de coups de bâton le tronc en bois.

CaixaForum et CosmoCaixa 

Deux bâtiments culturels emblématiques de Barcelone, financés tous les deux par la CaixaBank, et dont l’entrée est gratuite pour les clients de la Caixa. Le CaixaForum, qui se trouve dans une ancienne usine textile moderniste et construite par Josep Puig i Cadafalch en 1912, accueille des expositions culturelles, artistiques et historiques diverses. Le CosmoCaixa, de son côté, est composé d’un bâtiment moderniste de 1909 et d’une extension moderne en verre et est un véritable musée de la science et des expériences de physique, des squelettes, des expositions diverses et même une sorte de vivarium abritant des animaux et végétaux exotiques. 

Calçotadas

Il s’agit d’un repas, généralement partagé en groupe, dont l’aliment principal est le calçot, d’où le nom. Originaire de Valls et apparue à la fin du XIXe siècle, la calçotada n’est popularisée qu’à la moitié du siècle passé. Elle est maintenant incontournable dans toute la Catalogne et au-delà de ses frontières. Elle s’organise entre la fin de l’automne jusqu’à début avril, en fonction de la présence de son aliment principal sur les marchés. Le menu de ce repas convivial est assez simple : des calçots, de la viande, du pain, de la sauce et des oranges.

Camp Nou

Avec une capacité de 99 354 places, c’est le plus grand stade d’Europe. Accueillant principalement les rencontres du FC Barcelone, la popularité du Camp Nou va bien au-delà de la sphère sportive, il est devenu l’un des emblèmes de la capitale catalane. Construit en 1957, le stade est inauguré la même année sous la bénédiction de l’archevêque de Barcelone !

Il est même l’une des rares enceintes sportives à être dotée d’une chapelle en son sein, située juste avant l’entrée sur le terrain afin que les joueurs puissent s’y recueillir. Outre les matchs du FC Barcelone, le Camp Nou a également accueilli de nombreuses compétitions majeures comme les Championnats d’Europe de football, la Coupe du monde, les Jeux Olympiques, mais également des concerts des stars les plus emblématiques comme Michael Jackson, Julio Iglesias ou encore les U2. Véritable institution, le Camp Nou est mondialement connu. En travaux dès juin 2023, sa capacité sera portée à 106 000 places. Il deviendra ainsi le 5e plus grand stade au monde.

Canaletes (fontaine de)

Située sur la Rambla, la fontaine de Canaletes est l’une des plus symboliques de la ville de Barcelone. Elle fut installée au XIXe siècle. La fontaine est très réputée à Barcelone pour sa légende. Elle raconte que « celui ou celle qui boit de son eau reviendra à Barcelone ». C’est ainsi que tous les touristes qui apprécient la capitale catalane et espèrent y retourner un jour boivent de cette eau.

Autre anecdote, les supporters du Barça ont pour habitude de se rassembler autour de cette fontaine à chaque victoire du club. Cette tradition remonte aux années 1930. À cette époque, les supporters prenaient connaissance des résultats auprès du journal intitulé La Rambla, qui était situé juste devant la fontaine. Sur la porte d’entrée était accrochée une ardoise avec les résultats des matches du jour. Lorsque Barcelone gagnait un match, tous les supporters célébraient la victoire autour de la fontaine de Canaletes.

Canelons

Un plat devenu une véritable tradition culinaire, en Catalogne. Les canelons ressemblent aux cannelloni, des pâtes farcies italiennes, mais on les prépare habituellement le 26 décembre (jour de la Sant Esteve) avec les restes du repas de Noël, traditionnellement en Catalogne l’escudella, un bouillon avec des légumes, du veau ou du poulet. On fourre les canelons avec les restes, on y ajoute de la chapelure, de la béchamel et on fait gratiner le tout au four. 

Castell de Monjuic

Du haut de ses 170 mètres de hauteur, Montjuic surplombe la ville. Endroit de domination.Emplacement de choix pour bâtir une forteresse. C’est ce que firent en 1640 un regroupement de catalans en guerre contre le roi d’Espagne Philippe IV. Ce qui est pour le moment un simple fortin d’infortune pour des rebelles catalans deviendra paradoxalement une propriété royale d’Espagne 54 ans plus tard. Le roi en profite pour agrandir le château, qui prend sa place actuelle. Le château passa dans les mains de différents rois espagnols, puis des forces françaises napoléoniennes. En 1842, le général Espartero au nom des forces espagnols, reprend le site et en profite pour bombarder la ville à partir du château de Montjuïc pour mater des révoltes populaires. Il prononcera cette phrase mémorable “des bombardements sur Barcelone, il faudrait en faire tous les 50 ans”.   De 1893 à 1922, Barcelone connait des troubles anarchistes causés par des groupuscules d’extrême-gauche. Les attentats et révoltes que vécut la ville trouveront pour réponse des emprisonnements massifs, des détentions arbitraires et des exécutions sommaires aux alentours du château de Montjuic lui donnait une réputation de lieu maudit.  Lors de la guerre civile, le château devint une prison militaire et politique, lieu de procès et exécutions. La plus notoire est l’exécution du président de la Catalogne Lluis Companys par l’armée franquiste.  Le château resta une prison militaire géré par la dictature franquiste. Cédé partiellement à la ville de Barcelone, il devient en 1963 un musée militaire inauguré par  Franco. Le musée militaire fermera en 2009 et deviendra le lieu touristique tel qu’on le connaît aujourd’hui.

CCCB

Le Centre de Cultura Contemporània de Barcelona, ou CCCB est le principal musée d’art contemporain de Barcelone. Le fut terminé en 1994 par l’architecte Albert Viaplana. Un édifice qui s’insère entre les murs d’un couvent, et reflète son environnement dans ses nombreuses vitres à l’image d’un miroir. Une façon, en somme, de s’intégrer parfaitement dans Barcelone.

Ciutadella

Littéralement “citadelle” en catalan, la Ciutadella est aujourd’hui un grand parc monumental situé entre les quartiers de Ciutat Vella et Poblenou. Il accueille notamment des bâtiments construits pour l’Exposition Universelle de 1888. Mais il tient son nom de la véritable citadelle qui s’y tenait auparavant, entre 1725 et 1868. Elle fut construite par les troupes des Bourbon après la guerre de succession, en rasant une partie du quartier de la Ribera.  C’est également, le parc du Parlement de Catalogne. 

Coca

Pâtisserie emblématique de Catalogne, la coca est préparée à base de pâte de brioche ou pâte feuilletée et peut contenir des fruits secs, des fruits confits, des pignons de pin, de la crème ou même des lardons. On la déguste traditionnellement le soir de la Sant Joan, le 24 juin.

Colau (Ada)

L’ancienne activiste pour le droit au logement, Ada Colau est devenue maire de Barcelone en 2015 après une campagne oú elle promis de dégager la mafia de la ville, représentée selon elle à l’époque par le sortant de centre-droit Xavier Trias. La future maire avait annoncé également ses projets d’expulser les croisières de luxes du port de Barcelone, de limiter le Mobile World Congress, symbole selon elle du capitalisme et de l’exploitation de la main d’oeuvre des pays pauvres et de développer les logements sociaux de la ville. Des annonces qui sont restées au stade de projet. En 2019, avec seulement 20,74 % des voix, Colau a réussi à se maintenir au pouvoir pour un second mandat en franchissant le Rubicon : une alliance en coulisse, après l’élection, avec Manuel Valls. Les conseillers municipaux de l’ancien Premier ministre français investirent contre toute attente la maire sortante pour barrer la route à l’indépendantiste Ernest Maragall, arrivé en tête du scrutin.  En mai prochain, Ada Colau est candidate pour un troisième mandat.

Colomb (Statue de)

Depuis la Rambla de Barcelone, c’est un personnage qui fait partie intégrante du paysage. Un Christophe Colomb de plus de sept mètres de haut, perché sur une immense colonne, trône fièrement à la fin de la Rambla, sur la Plaça del Portal de la Pau. Soixante mètres de pierre et de métal, érigés depuis plus de 130 ans.  Comme bon nombre de monuments remarquables de Barcelone, celui de Colomb date de l’Exposition universelle de 1888. pourquoi Christophe Colomb à Barcelone ? Le navigateur, qui n’était pas espagnol, n’est pas parti de la capitale catalane pour son premier voyage, mais de Palos de la Frontera, dans la province de Huelva, en Andalousie. Mais c’est bien à Barcelone qu’il a débarqué, lors de son retour en 1493. Il y rencontra même les Rois catholiques, qui avaient financé son voyage. Et le monument ne le cache pas : il vise clairement à montrer l’importance de la Catalogne dans les voyages de Christophe Colomb, avec la représentation de divers personnages catalans liés aux voyages ou à la colonisation, et des allégories de la Catalogne, de l’Aragon, de la Castille et de Léon.

Companys (Luis)

Luis Companys est l’un des principaux président de la Catalogne. Il appartenait au parti Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), qui existe encore aujourd’hui et dirige le gouvernement de Catalogne.  Novembre 1933, Alejandro Leroux devient chef du gouvernement espagnol. Une situation qui ne convient pas au très gauchiste Companys. Il considère qu’avec ce gouvernement il ne sera pas possible de développer les nouvelles compétences de la Generalitat. Dans un climat d’anarchie en Catalogne, où tous les ponts sont rompus avec l’Espagne, le 6 octobre 1934 à 20h, le président de la Catalogne sort au balcon du Palau de la Generalitat pour proclamer l’Etat Catalan au sein de la République fédérale espagnole. La proclamation est reçue comme une déclaration unilatérale d’indépendance par l’Espagne et l’armée prend le contrôle de la Generalitat. Le président Companys et son gouvernement sont incarcérés avant d’être gracié avec l’arrivée du front populaire au pouvoir. Companys reprend le pouvoir en qualité de président de la Generalitat. L’expérience prendra fin avec la victoire du général Franco, lors de la guerre civile espagnole qui instaura une dictature et abolira de facto la Generalitat. Companys s’exilia à La Baule-Escoublac, en Bretagne. Mais il fut retrouvé par la Gestapo en France et livré à la dictature militaire franquiste le 13 août 1940 qui le fusilla au Château de Montjuic.

Crème catalane

Un autre dessert typique de Catalogne, qui ressemble beaucoup à la crème brûlée à la différence qu’elle ne comporte pas de vanille et de liqueur mais plutôt des arômes d’agrumes et de cannelle. Comme la crème brûlée, on verse sur la crème pâtissière une coupe de sucre que l’on caramélise. Ce dessert remonterait au moins au Moyen-Âge, et la tradition est de le manger le 19 mars, le jour de la Saint Joseph et de la fête des Pères. 

Cule

Les culés, c’est ainsi qu’est nommée la communauté de fans du FC Barcelone au sens large. Ce sont ceux qui ne sont ni des abonnés (les socios), ni des membres des fan clubs (les penyes), mais qui soutiennent le club virtuellement à travers les réseaux sociaux, qui suivent les matchs, son actualité et qui peuvent ponctuellement se déplacer pour supporter leur équipe de cœur lors d’un match. C’est donc une implication moins importante que celle des socios et des penyes, mais qui contribue à la popularité du FC Barcelone à travers le monde.

« Culés », un nom tout de même curieux dont les origines remontent à l’époque où le Barça jouait dans son ancien stade. L’enceinte pouvait accueillir 25 000 personnes, mais l’affluence était telle que les tribunes n’étaient plus en capacité d’absorber le flot de supporters qui venaient assister aux matchs. Ces derniers venaient donc s’asseoir sur les murs du stade, et de l’extérieur, on pouvait voir leurs fesses dépasser, d’où le surnom de « culers » qui est ensuite rentré dans le langage courant.

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