[VIDÉO] Comment bénéficier du congé menstruel en Espagne

Barcelone

C’est un droit inédit en Europe. L’Espagne approuve le congé menstruel. Les femmes souffrant de leurs règles pourront se mettre en arrêt. Zoom sur cette nouvelle mesure qui divise les partis politiques.

Photo : Kévin Laminto

L’Espagne s’est souvent fait remarquer pour son avant-gardisme sur les droits des femmes. Mais avec cette nouvelle loi, la péninsule ibérique élargit encore plus son palmarès. Le 16 février dernier, le Parlement espagnol a validé le congé menstruel pour les femmes souffrant leurs règles. Celles pour qui les menstruations s’avèrent trop douloureuses pour travailler pourront donc s’arrêter. Une première en Europe. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Equinox explique comment fonctionnera ce congé menstruel. 

Si l’on parle au futur, c’est parce que la loi doit être relue par le Sénat, d’ici quelques mois. Car le texte en question évoque d’autres sujets : l’avortement sans autorisation parentale pour les mineurs de 16 et 17 ans, la distribution gratuite de produits hygiéniques féminins dans les institutions publiques, et la suppression des trois jours obligatoires de réflexion avant d’interrompre sa grossesse.

Camps divisés sur la loi du congé menstruel

Tout cela divise. Les partis politiques, les syndicats comme les associations. Les premiers craignent que la nouvelle loi stigmatise les femmes dans le monde du travail. Et profite aux hommes. Le Partido Popular (droite espagnole) parle même de « marginalisation » et de « conséquences négatives sur le marché du travail ». Quand la ministre de l’Egalité, Irene Montero du parti Podemos (gauche radicale), vantait une « journée historique pour les droits des femmes », suite au vote des députés.

Du côté des associations féministes, on se félicite surtout de briser un tabou. La question des règles douloureuses vient enfin sur la table du monde du travail. Selon la Société espagnole de contraception, une femme sur trois a déjà ressenti le besoin de se mettre en arrêt à cause des douleurs menstruelles. Malgré tout, les associations alertent sur « une solution qui ne peut pas être unique ». Les maladies comme l’endométriose manquent de traitement, et encore bien d’autres ne sont pas diagnostiquées. C’est tout de même, déjà, une belle avancée. En Europe, du moins, puisque cette mesure existe déjà dans d’autres pays du monde, comme la Zambie, le Japon ou l’Indonésie.

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