A Barcelone, des taches jaunes sur les trottoirs éveillent la curiosité. Elles tirent aussi la sonnette d’alarme auprès des personnes souffrant d’allergies. Que sont-elles ? Et d’où vient cette couleur ? Réponse d’experts.
Photo : Betevé
Depuis quelques jours, des taches jaunes habillent les rues de Barcelone. Épaisses pour certaines, fines pour d’autres, au point de se fondre sur le sol. On les trouve généralement sous la cime des arbres, où se posent les oiseaux. Que sont-elles ? Et qu’annoncent-elles ?
Ce qui attise tant la curiosité des Barcelonais, ne sont autres que des excréments. Mais pas n’importe lesquels. Selon l’Institut catalan d’ornithologie, ils proviendraient de tourterelles ou de palombes, aussi appelées pigeons ramiers. Et non, ces oiseaux n’ont pas la « gastro », comme ont pu ironiser certains habitants sur Twitter. Ceci dit, la couleur jaunâtre de leurs défections vient d’un régime particulier. A base de bourgeons ou autres inflorescences qui poussent sur les platanes de l’ombre, variété d’arbres très dominante à Barcelone.
Photo : Metropoli Abierta
Début de saison pour les allergiques au pollen
Toutes ces boutures contiennent du pollen. Un petit grain de poussière jaune redouté par 30 % de la population espagnole, qui en est allergique. C’est celui-ci qui teinte les fientes d’oiseaux d’une nuance différente de celle connue de tous, plutôt blanche. Alors, en plus d’être originales, ces taches ne passent pas inaperçues auprès d’une grande partie des citoyens. Certains ont peut-être déjà souffert d’irritations aux yeux et au cou. Car ces défections marquent le début d’une saison, détestée par tous les allergiques au pollen.
En cette fin de mois de mars à Barcelone, les arbres commencent à germer. Les premières feuilles apparaissent. La pollinisation arrive. Elle a été retardée à cause du froid de février, mais ne manquera pas de se faire sentir. Selon le Réseau Aérobiologique de Catalogne (XAC), elle devrait même s’accentuer dans les prochains jours. On s’attend à une forte concentration de pollen dans la capitale catalane : d’un niveau 3 sur 4.
En cause ? Les inflorescences femelles des platanes qui, contrairement aux mâles, ne tombent pas et produisent des fruits nommés akènes. Ceux-ci possèdent des poils jaunâtres qui s’envolent et se dispersent sur les trottoirs, puis provoquent des irritations. Ils s’additionneront désormais aux matières fécales d’oiseaux ayant mangé les premiers bourgeons des arbres de la cité comtale. Alertes aux allergies, et gare aux éternuements.
