Tourisme à Barcelone : quel impact sur le coût de la vie

medecin français à Barcelone

A quelques semaines de l’affluence touristique à Barcelone, les prix sont sur le qui-vive. Sur le point d’augmenter, mais de combien ? Un économiste chiffre la hausse, qui touche Barcelonais et touristes. 

Photo : Clémentine Laurent

A Barcelone, le coût de la vie cohabite avec celle du tourisme. A quelques semaines de la haute saison, les Barcelonais, en plus de subir l’inflation, doivent s’attendre à mettre davantage la main au porte-monnaie. Mais de combien ?

« Le tourisme touche ce que nous payons à Barcelone d’à peu près 10 % », annonce Josep Miró, économiste dans la capitale catalane. Par vagues, le prix des aliments, de l’hôtellerie et de la restauration s’envolent. Les trois périodes les plus fortes sont l’été, dès le mois de juin, à Noël et à Pâques. Cette année, les hôtels barcelonais ont augmenté de 49 % leurs tarifs durant la Semana Santa. C’est 6 % de plus que la capitale du pays, faisant donc de Barcelone une reine pour utiliser à bon escient le tourisme.

Barcelone« Quand les visiteurs arrivent, les commerçants changent le carton des prix pour des étiquettes plus élevées. » La combine ne date pas d’hier. Au marché de la Boquería par exemple, sur la mythique Rambla de Barcelone, les fruits et légumes n’ont pas le même prix en juillet-août qu’au mois de mars. « Les bars, la restauration, et tout ce qui est discothèque aussi, j’imagine, en profitent pour mettre les bouchées doubles », commente le Catalan.

Une politique contribuant à un tourisme de meilleure qualité, mais qui impacte les petits plaisirs des locaux, et touche d’autant plus le visiteur. Difficile de définir l’exacte différence, mais selon l’économiste, il pourrait même débourser jusqu’à 20 % de plus cet été qu’en temps normal.

Le coût de la vie affectée par la sécheresse

« Je crois que c’est historique« , renchérit Josep Miró. Car au-delà des 10 % d’augmentation liée au secteur, il faut aussi ajouter 10 % supplémentaires à cause de la sécheresse. Pommes, poires, tomates, céréales, olives verront leurs prix grimper. « C’était déjà le cas, mais ça va continuer. Pour l’huile d’olive, le vin… », rappelle l’expert.

Barcelone bout de campagne

Photo : Ajuntament de Barcelona

Derrière San Sebastián et Madrid, Barcelone est la troisième ville la plus chère à vivre, selon l’indice des prix calculé par le comparateur Expatistan. Dans la cité catalane, le kilo de tomates coûte, en moyenne, 2,18 € et douze œufs valent 3,39 €. À Valence, le premier s’achète pour 1,84 € et le second 2,42 €. Enfin, à Grenade, comptez 1,30 € en moyenne pour les tomates, et 2,67 € pour les œufs. Une addition à laquelle il faudra donc ajouter environ 10 %. Et sur la durée, insiste Josep Miró.

Car malheureusement, « on dit toujours que le prix ne recule jamais. Il n’est pas élastique à la baisse. Après une augmentation, c’est très difficile qu’il diminue ». La nouvelle fourchette générée par la sécheresse pourrait alors faire partie du nouveau quotidien. Auquel, dans un mois, se greffera le tourisme. Les paniers de course à bas prix et la caña pour quelques maigres euros ne sont qu’un lointain souvenir.

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