Fausses descriptions, appartements inexistants : les arnaques Airbnb à Barcelone

arnaques Airbnb à Barcelone

Apparts inexistants, descriptions enjolivées, fausses factures. Les arnaques sur les logements touristiques à Barcelone se multiplient via Airbnb. Cet été, la plateforme collabore avec la police, et partage ses conseils pour ne pas se faire escroquer.

Arriver au pied d’un appartement réservé en ligne, qui n’existe pas. Entrer dans un logement à l’allure bien différente des images publiées. Payer plus qu’il ne faut. Et se voir facturer des dépenses énergétiques inexistantes. Le scénario parait ubuesque, mais il est bel et bien redondant à Barcelone, et se voit souvent floqué du logo rouge et blanc Airbnb.

Car la plateforme de réservation de logements touristiques n’échappe pas aux arnaques. Dans la capitale catalane, les propriétaires qui profitent de l’attractivité de leur ville sont nombreux. Et ils passent par tous les moyens : les groupes Facebook, les plateformes telles qu’Idealista ou Habitaclia, et aussi Airbnb. Histoire de toucher un public différent et plus large. Touristes comme nouveaux arrivants.

Des descriptions trompeuses

Jordan, 34 ans, fait partie des victimes. Il est arrivé avec son compagnon au mois de mai à Barcelone, dans l’optique de s’installer. Mais pour trouver un appartement, le couple a préféré être sur place. Plus facile et recommandé pour éviter de se faire avoir. « On a donc pris un Airbnb au début », annonce le Français originaire de région parisienne. C’était sans se douter que là aussi, l’entourloupe était possible. Et ce, jusque dans la description. « C’était présenté comme un logement très charmant, dans un quartier plein de cachet près du Gótic », raconte Jordan.

raval barceloneMais il semblerait que la définition du mot « cachet » n’ait pas été la même pour tous. « On a atterri en plein milieu du Raval, à côté de la rue Joaquín Costa ». Le tout, pour un montant de 2 800 € de loyer. Un prix qu’ils étaient prêts à débourser pour vivre dans une zone sécurisée et tranquille. « Quand on lisait la description, on s’attendait à un appartement du XVIe à Paris ». Les filtres et les meubles Ikea auront fait office de joli maquillage.

Mais ce sont surtout les factures complémentaires imposées par la propriétaire qui ont été la goutte de trop. Des paiements de 400 € pour l’électricité, entre autres, sans aucune preuve de consommation. Une arnaque courante dans le domaine, qui s’ajoute à celle des appartements fictifs.

De plus en plus de faux appartements

Cet été encore, le nombre de faux appartements monte en flèche dans la cité comtale. Une alerte lancée par l’association des agences de voyages ACAVe dans un communiqué diffusé auprès de la chaîne publique Betevé de Barcelone. « Les sites comme Airbnb ne sont pas en mesure de les identifier », prévient-elle. En conséquence ? Les clients perdent l’argent versé en avance, et celui qui voudrait réclamer son dû via la plateforme Airbnb doit s’accorcher avant d’espérer recevoir une indemnisation.

Pour autant, il est possible de dénoncer un quartier pas sécurisé ou bruyant, un immeuble sale, un appartement qui ne correspond pas à la description, ou la non présence du propriétaire à l’arrivée du client. Une façon, quelque peu laborieuse, d’agir en parallèle de contrôles renforcés par la plateforme. Car cette saison, Airbnb s’est associée avec la police nationale et un service en ligne pour éviter que leurs clients ne se fassent duper.

Le profil et le mode opératoire de l’arnaqueur Airbnb décelé

Ensemble, ils ont même définit le profil type de l’arnaqueur. Celui-ci se dit souvent étranger ou ne vivant pas proche de son appartement, demande une transaction internationale et peut aussi réclamer la pièce d’identité. Il se montre pressé et demande une confirmation de réservation dans les 24 heures, en assurant que d’autres personnes sont intéressées. Enfin, il veut un prépaiement « pour garantir la location ». Et si possible, en dehors du site, « pour ne pas payer les frais Airbnb ». Et soit-disant arranger les deux parties.

Ainsi, il invitera ses futurs locataires à échanger par mail ou par téléphone à l’heure des réservations. « Mais dès que les gens sortent de la plateforme, ils ne sont plus protégés », prévient Airbnb. C’est ainsi que s’ouvre la porte des escroqueries, depuis deux étés au moins. Autant de temps, qui peu à peu, nuit à l’image du secteur touristique espagnol.

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