Une étude Ipsos passe au peigne fin les professions les plus chéries par les Espagnols. Au Pays de Cervantes, et en France aussi, la science fait l’unanimité. Tandis que la religion et la politique récoltent la méfiance hispanique.
Pour gagner le respect et la confiance des Espagnols, mieux vaut enfiler une blouse. D’après les résultats de la dernière étude Ipsos sur la confiance des citoyens du monde, dans la péninsule ibérique, ce sont les scientifiques et les docteurs qui obtiennent le plus de crédits. 71 % pour les premiers, 68 % pour les seconds. Des chiffres bien au-dessus de la moyenne internationale quantifiée à 58 et 57 %. L’Espagne est d’ailleurs le second pays des 31 faisant partie de l’enquête, à avoir foi en ses chercheurs et experts de la santé, pôle particulièrement développé et innovant dans le pays. Barcelone d’autant plus, qui abrite les 10 meilleurs centres de développement clinique en Europe et cumule des inventions notables.
La troisième place du podium espagnol des professions les plus honorées revient aux enseignants. Les citoyens de la péninsule ibérique leur offrent leur confiance à 61 %, soit le double de l’indice moyen mondial.
Autant de métiers sur lesquels s’accordent aussi les Français. Le même trio arrive en tête de l’autre côté de la frontière, avec un pourcentage similaire, mais moins haut, bien que les habitants de l’Hexagone valorisent un peu plus ses médecins aux scientifiques et professeurs. Les deux pays sont également au coude-à-coude concernant la police, avec 49 % de confiance en Espagne et 47 % en France. Des taux semblables qui coïncident aussi, avec le même écart, envers l’armée.
Gouvernement et politiciens dans le viseur espagnol
En revanche, le gap se montre bien plus important lorsqu’il s’agit de parler gouvernement et politique. De manière générale, les hispaniques disent clairement ne pas avoir confiance en leur pays, ni leurs politiciens. Ces derniers obtiennent seulement 8 % de fiabilité aux yeux des Espagnols, contre 13 % côté français. Un résultat qui fait écho à la corruption, historiquement présente au sein des camps politiques du Pays de Cervantes. Mais ils ne sont pas les seuls à être pointés du doigt.
La méfiance hispanique se tourne aussi vers les banquiers et le clergé. Il faut dire que les dernières nouvelles ne font que conforter les suspicions. Fin octobre, pas moins de 200 000 victimes d’agressions sexuelles de la part de religieux en Espagne avaient été estimées par la commission d’enquête indépendante sur la pédocriminalité dans l’Eglise catholique.
Toutefois, les Français ne se montrent pas en reste sur le sujet. Bien qu’ils se tiennent beaucoup moins sur leurs gardes envers les banquiers que leurs voisins espagnols.
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