Multiplication des retards de trains en Espagne, la raison

Trains en Espagne

Les trains espagnols se caleraient-ils sur l’horloge française ? Depuis deux ans, les retards se multiplient en gare. Un train sur quatre au départ ou arrivée de Barcelone décale l’aiguille de plus de 30 minutes. Explications.

La Renfe serait-elle en train de concurrencer la SNCF ? L’opérateur ferroviaire espagnol rejoint petit à petit son homologue français sur le terrain des retards. D’après les chiffres relayés dans le média La Vanguardia : un train sur quatre reculerait l’heure de son arrivée en gare. La proportion reste cependant gardée : 30 minutes environ. Parfois plus.

Un phénomène expliqué par l’ouverture à la concurrence et les incidents techniques. Entre autres, des pannes sur les rails, des problèmes de signalisation ou d’électricité. Autant d’incidents liés aussi à sa circulation en augmentation et à la météo de plus en plus capricieuse. Car ces soucis s’accumulent depuis 2021, note Adif, l’administrateur des chemins de fer espagnols. Année où les wagons du low-cost français Ouigo sont arrivés sur le territoire hispanique. Tandis que l’Italien Iryo circule depuis septembre 2022.

La ponctualité des trains espagnols sur la sellette

Or, avec l’ajout de ces compagnies au planning, le trafic s’est densifié. Les retards aussi. Jusque chez l’opérateur national Renfe. Peu à peu, son indice de ponctualité sur la section Barcelone-Madrid a chuté de près de 20 %, atteignant désormais 73 %. Du jamais vu depuis 15 ans. Du jamais-vu depuis que la ligne de TGV relie les deux plus grandes villes d’Espagne.

C’est encore sans compter les retards des compagnies low-cost qui, elles, n’ont pas communiqué de chiffres. Mais selon la Renfe, elles ne peuvent être guère mieux. Car pour réagir au plus vite après des incidents, il faut des ressources. Des trains prêts à repartir au plus vite en cas d’urgence. Des créneaux et des voies libres. Sur ce point, la Renfe reste la plus préparée.

Pas de quoi se vanter pour autant. Entre avril et octobre, pas moins de 94 trains ont dépassé la demi-heure de retard. C’est un peu plus du double, par rapport à l’année 2019. Chaque mois, l’équivalent d’une douzaine de jours en ont été le théâtre. Une tache sur l’image des convois espagnols, justement dorée par ses temps de trajet minutieusement respectés. Capables autrefois de défier celle des Rodalies catalans.

Des retards au départ et arrivée de Barcelone

Mais désormais, la montre se doit d’être regardée dans n’importe quelle région. Entre Barcelone, Gérone et Figueres. Entre Barcelone et Malaga, aussi, et entre Barcelone et Séville. Le trajet entre la capitale catalane et la station balnéaire andalouse affiche une baisse de 25 %. Contre 46 % pour rejoindre la plus grande ville du sud de l’Espagne, en raison des travaux de ligne réalisés au cours de l’été par Adif.

L’horloge se fait même impatiente jusque sur les quais. Selon le directeur des rails espagnols, il faut aussi gérer un nouveau flux de passagers, proportionnel à l’offre de trajets. C’est notamment le cas dans la gare barcelonaise de Sants, où les files d’attente pour passer les contrôles s’allongent. Et les voyageurs s’impatientent. Comme un goût de déjà-vu outre-frontière.

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