« Je n’ai pas changé de boîte depuis 10 ans », ces Français de Barcelone à contre-courant

écart salaires quartier Barcelone

À l’heure où les personnes actives multiplient les expériences professionnelles dans différentes entreprises, et encore plus dans de grandes villes comme Barcelone, certains travailleurs restent fidèles à leur entreprise. Témoignages. 

En 2023, une carrière de plusieurs années dans une même entreprise n’est plus le graal pour les salariés. Et particulièrement pour les jeunes. Et pour cause, en France, une étude menée en octobre dernier par la CCI Nantes-Saint-Nazaire montre que 23 % des jeunes recherchent exclusivement un CDD, soit presque un quart d’entre eux. La tendance est similaire dans la péninsule ibérique. Principales motivations : une envie de liberté, une volonté de mettre une distance entre la vie professionnelle et la vie personnelle, ou encore le projet de créer sa propre entreprise.

Des salaires compétitifs

Cependant, certains Français optent encore pour une carrière longue avec un même employeur. En 2003, Morgane s’installe à Barcelone dans le cadre d’un échange Erasmus. Trois ans plus tard, elle décroche son premier contrat dans le secteur du marketing. « J’ai voulu changer deux ans plus tard, mais en 2008, la crise économique a vraiment fait baisser les salaires et les opportunités professionnelles », confie Morgane, aujourd’hui âgée de 43 ans. Un contexte économique et social qui l’a donc poussée à garder son poste. Et un mal pour un bien. Car avec son ancienneté, son salaire est devenu plus que confortable. « En Espagne, les salaires étaient très bas, par rapport à ce que je demandais pour changer de boîte », se remémore l’expatriée.

recrutement à BarceloneMême constat pour Guillaume*, salarié dans une multinationale française à Barcelone depuis 2004. « Avec l’ancienneté, il est plus simple de négocier son salaire et cela peut être un bon argument pour rester plus longtemps dans une boîte », lance le Français basé au cœur de la cité comtale depuis 2001. Pour les employés désireux de concilier salaires compétitifs et perspectives d’évolutions, la meilleure option reste parfois l’acquisition d’une certaine ancienneté à son actif.

En quête d’évolutions professionnelles

Magali, elle, travaille depuis 19 ans dans une entreprise de services à Barcelone. « J’ai été embauchée à la fin de mes études et depuis, je n’ai pas quitté la boîte« , explique-t-elle. En l’espace de six ans, la Française originaire de Carpentras a gravi les échelons et est passée d’employée polyvalente à chef de service.

Une évolution qu’elle juge possible grâce à son ancienneté, constat corroboré par Morgane. « Si la boîte permet d’évoluer, y rester longtemps constitue un avantage considérable » estime-t-elle. Par ailleurs, une stabilité est souvent recherchée par les employés quadragénaires. « C’est normal de vouloir bouger quand on a 20 ans. Moins quand on en a 42 ans, des factures à payer ou une famille à maintenir « , sourit Morgane.

Si une carrière longue au sein d’une même société présente plusieurs avantages, la routine peut être un frein pour les personnes actives, notamment pour les plus jeunes. « Je vois bien que les nouveaux employés à peine diplômés sont en quête de liberté et ne veulent pas s’engluer dans une routine », remarque Guillaume. Une évolution qui semble aux yeux des employeurs inarrêtable.

L’Espagne, terre d’opportunités pros pour les jeunes Français

 

Recommandé pour vous