L’Espagne sous la menace directe d’un attentat selon son Premier ministre

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Le Conseil national de sécurité, présidé ce mardi par le chef du gouvernement Pedro Sánchez, estime que la guerre au Proche-Orient et en Russie représentent un risque direct et réel d’attentats pour l’Espagne.

Pedro Sánchez et ses principaux ministres (Affaires étrangères, Défense, Intérieur, Transports, Industrie, Économie, Santé) reunis en Conseil de Sécurité ce mardi sont arrivés à la conclusion que l’Espagne est menacée de manière très vive par les risques terroristes.

En marge de cette réunion, le Conseil de sécurité a publié une actualisation de sa stratégie antiterroriste. Un rapport gouvernemental qui stipule que « la principale menace terroriste contre l’Espagne continue de provenir des organisations djihadistes, fondamentalement Daesh [État islamique] et Al-Qaïda ».  Entre 2019 et 2023 sur les 110 opérations policières menées contre des activités terroristes, plus de 90 % étaient liées au terrorisme djihadiste.

Loups solitaires et maladies mentales

Selon le Conseil national de sécurité, le terrorisme djihadiste, fonctionnant auparavant sur un modèle « asymétrique et transnational », a évolué « vers une structure plus décentralisée et diffuse », le rendant difficile à identifier et à démanteler. Lors de passages à l’acte, les responsables sont des « acteurs isolés sans liens avec les organisations », dirigeant leurs attaques vers des « cibles faciles peu protégées ».

Ces loups solitaires sont-ils des malades mentaux avant d’être des idéologues fanatisés ? Le Conseil national de sécurité semble répondre par l’affirmative : il y a des liens entre la santé mentale et les auteurs isolés, comme ce jeune Marocain souffrant de problèmes psychiatriques qui a assassiné un sacristain et fait quatre blessés à Algésiras (Cadix) en janvier 2023.  « Si on ne peut pas lier directement les troubles mentaux à la radicalisation violente, la présence de certaines maladies mentales est un facteur de vulnérabilité qui peut être aggravé par l’isolement social » ajoute le rapport du Conseil de Sécurité.

Les armes rudimentaires

Les agressions terroristes de ce nouveau genre se font avec les moyens du bord : armes blanches ou véhicules fous. Bien loin des technologies avancées, notamment de drones ou de cryptographie utilisés lors de crimes perpétrés par les organisations terroristes. Ces loups solitaires sont galvanisés par une propagande « en constante évolution s’adaptant aux nouvelles technologies pour toucher un public plus large, plus jeune et plus vulnérable ».

L’utilisation inappropriée des avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle, la cryptographie quantique et la réalité virtuelle, entre autres, « constituent des défis actuels et futurs auxquels il faut répondre »,  s’inquiète le gouvernement espagnol

Autre préoccupation importante pour les autorités espagnoles : le retour des combattants terroristes étrangers. Ces personnes ayant rejoint les rangs de l’État islamique (EI) reviennent en Espagne avec leurs valises, une formation et une expérience militaires. Une importante « menace pour la sécurité nationale » estime le rapport gouvernemental. Dans les faits, 272 djihadistes ont quitté l’Espagne depuis 2015, ce qui représente un chiffre relativement faible en comparaison avec la France (2 000) ou l’Allemagne (1000).

Le cas russe

Par ailleurs, l’invasion russe de l’Ukraine, souligne le texte officiel, est « un vecteur potentiel catalyseur du terrorisme » car « elle a conduit à une augmentation de la circulation des armes et des explosifs [en Europe], ainsi qu’à la participation de combattants volontaires à des opérations militaires ».

Ces circonstances, continue le document, pourraient être exploitées par des groupes ou des individus « pour porter atteinte à la sécurité publique (…) et des acteurs étatiques pourraient également mener des actions terroristes », Une référence à la Russie, qui a récemment assassiné un déserteur de son armée à Villajoyosa en Alicante, dans le sud du pays.

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