À Barcelone, un refuge antiaérien de la guerre civile va ouvrir ses portes au public

Jusque là fermé au public, le refuge antiaérien de la torre de la Sagrera, à Sant Andreu, va ouvrir ses portes aux visiteurs à la fin du printemps.

Photo de couverture : Torre de la Sagrera

Lors de la guerre civile espagnole, plus de 1300 abris ont été construits à Barcelone, et la torre de la Sagrera est l’un d’entre eux. Situé à Sant Andreu, l’abri se trouve sous une tour de style néoclassique et pouvait accueillir une centaine de personnes. Construit à l’été 1937 sur demande de la Société ouvrière collectivisée de la rue Berenguer de Palou, l’abri antiaérien a ensuite été plongé dans l’oubli jusqu’en 2014, date à laquelle on redécouvre l’édifice grâce à des travaux de réhabilitation. Suite à cela, la tour construite au-dessus du refuge a été transformée en maison de quartier, et aujourd’hui la mairie souhaite faire de l’abri sous-terrain un espace de visite ouvert au public, dont l’ouverture est prévue pour la fin du printemps. Pour le visiter, la réservation avec un guide sera obligatoire et se fera seulement par groupe de cinq personnes.

Situé à une dizaine de mètres de profondeur sous la tour néoclassique, l’abri est long de 88 mètres et composé de 4 galeries, bien que leur construction n’ait jamais été achevée. L’emplacement du refuge aurait été choisi en raison de la présence d’une glacière naturelle, permettant de stocker de la nourriture. Véritable voyage dans le temps, l’ouverture de la torre de la Sagrera permettra de mieux comprendre les conditions de vie des Barcelonais de Sant Andreu, une des communautés les plus touchées par les bombardements. En effet, cette zone de la ville a beaucoup souffert de la guerre en raison de l’implantation de nombreuses usines non loin, comme Hispano Suiza, où l’on fabriquait des armements.

Un refuge reconstitué à l’identique

À l’intérieur de l’abri, un décor hyper réaliste mélangeant vraies reliques et créations de la mairie a été mis en place. Les boîtes de conserve et bouteilles en verre trouvées sur site ont été recrées, tandis que sur les murs on peut voir les vrais dessins faits par les enfants cachés ici et des traces de brûlures de lampes à huile. La tour comporte aussi une partie de l’installation électrique d’origine, avec deux ampoules de l’époque, ainsi que trois latrines, des bancs, des puits d’aération et les restes d’une ancienne fontaine. La mairie a également choisi de faire entendre une atmosphère sonore angoissante semblable à celle de l’époque, en reproduisant les bruits des sirènes anti-aériennes, des bombardements en arrière-plan ainsi que les cris des gens et les pleurs des enfants.

Dans la cité comtale, plusieurs autres abris sont visitables : le 307 de la Muhba à Poble Sec, celui de la société culturelle et sportive La lira à Sant Andreu ou ceux de Gràcia, de la Plaça del Diamant et de la Plaça de la Revolució.

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