Le tourisme à Barcelone : ralentir pour ne pas mourir

Le congrès annuel du tourisme de Barcelone s’est tenu en début de semaine. Au programme des débats, l’affirmation d’une nouvelle direction axée sur la qualité plutôt que sur la quantité.

Photo de couverture : Cyane Morel

À l’approche des vacances d’été à Barcelone, les responsables du secteur touristique se sont réunis pour trouver des solutions au surtourisme. La conférence annuelle des professionnels du domaine, intitulée « What’s next », a accueilli ce lundi 10 juin plus de 600 représentants de la branche.

À leurs côtés lors de conférences et tables rondes se sont tenus notamment le maire Jaume Collboni, le ministre du tourisme Jordi Hereu, le directeur général du tourisme de Barcelone Mateu Hernández et la directrice du CCCB (Centre de culture contemporaine de Barcelone) Judith Carrerase.

« Réorienter la stratégie touristique en faveur de l’excellence et de la qualité »

Optimisme et qualité ont été les maîtres mots de cette journée de réflexion, durant laquelle consortium touristique et représentants officiels se sont mis d’accord sur la nécessité d’opérer un changement radical dans la gestion des flux.

Plutôt que de continuer sa folle expansion et son développement en matière de tourisme, la ville se concentrera désormais sur l’amélioration de l’offre déjà en place. Concrètement, les professionnels veulent « réorienter la stratégie touristique en faveur de l’excellence et de la qualité, non de la quantité » en décentralisant, désaisonnalisant et digitalisant le secteur. Pour ce faire, Mateu Hernández propose d’utiliser l’intelligence artificielle pour devenir prescripteur sur que faire, où le faire et quand le faire, permettant de mieux gérer les visiteurs.

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Photo : Cyane Morel

Mateu Hernández a également évoqué la nécessité de pourvoir une offre culturelle exigeante en développant notamment les festivals et les expositions. La mairie a renchéri en citant l’America’s Cup à venir comme un exemple d’événement d’excellence qui attirera les « bons » touristes, ceux qui « respectent et apprécient la destination et sa façon de vivre ». Et le ministre Jordi Heureu de rappeler que ce sont des événements de cette trempe, à l’instar des Jeux Olympiques de 1992 qui ont, dans le passé, changé la cité catalane pour le meilleur.

Rendre les Barcelonais fiers de leur ville

De manière assez inédite, les représentants institutionnels et le consortium ont réfléchi sur le sentiment de fierté des habitants et leur bien-être par rapport à la question. Une condition sine qua none au bon déroulement de la vie touristique, a expliqué Judith Carrera : « Je ne vois pas d’incompatibilité à travailler avec le public local et international, mais notre priorité est locale ; nous travaillons pour les citoyens de Barcelone et sa zone métropolitaine ».

Pour résumer, la nouvelle impulsion de la ville est axée sur le respect des locaux et la promotion d’un tourisme de qualité. Pour accompagner ces projets, la ville lancera bientôt un site web « Visit Barcelona » et prépare une nouvelle campagne publicitaire « Barcelone, hôte par nature ».

Ces promesses sonnent-elles pour autant la fin du surtourisme ? Avec les grosses échéances populaires qui se profilent comme le spectacle de F1 fin juin et l’America’s Cup en août (qui devrait attirer plus de 2 millions de personnes), pas sûr que l’on constate immédiatement les effets de ces nouvelles directives.

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