Le député sortant a été élu pour un nouveau mandat à l’Assemblée nationale, au terme d’une campagne express et particulièrement âpre face à l’Insoumis Maxime Da Silva.
Photo : C.Laurent/Equinox
Il avait confirmé sa candidature à Equinox le soir-même de la dissolution. Depuis, Stéphane Vojetta n’a pas ménagé ses efforts, partant pour un road trip à travers la circonscription avec sa suppléante Nathalie Coggia. Face à lui, un adversaire d’envergure nationale : Maxime Da Silva, ancien responsable des ressources humaines du groupe parlementaire de La France Insoumise et investi par le Nouveau Front Populaire. Orateur de talent, baigné dans la rhétorique insoumise, soutenu par les ténors de la gauche espagnole, Da Silva traînait toutefois un caillou dans sa chaussure : une méconnaissance de la circonscription, où il fut brutalement parachuté il y a moins d’un mois, ce qui n’a plu ni à certains militants ni, visiblement, aux électeurs.
De l’avis d’observateurs locaux, le profil de Da Silva se trouvait également trop à gauche pour une circonscription plutôt au centre droit. Depuis la création des circonscriptions de l’étranger, seul un candidat de gauche a réussi à se faire élire dans la 5e : Arnaud Leroy, socialiste, avait gagné en 2012 face à une candidate de droite particulièrement mal préparée.
Un score supérieur à celui de 2022
Pour le macroniste toutefois, ce n’était pas gagné d’avance. Il a d’ailleurs pris bien soin de gommer tout lien avec Renaissance durant sa campagne, faisant le pari de se présenter sans étiquette et capitalisant uniquement sur le travail de terrain effectué ces trois dernières années. Une stratégie payante : il a confortablement gagné l’élection, avec plus de 61,47% des voix, améliorant de quatre points son résultat de 2022.
« C’est la démonstration du soutien populaire que nous apportent les électeurs de la circonscription et du rejet d’un candidat qui n’avait ni queue ni tête, imposé par la France Insoumise en dépit de la présence de beaucoup de candidats de terrain dans notre circonscription, notamment à Barcelone, déclare-t-il à Equinox, il va falloir construire des ponts, tendre la main et travailler sur la base d’une coalition, une chose est sûre : ni Jordan Bardella ni Jean-Luc Mélenchon ne gouverneront ».
Maxime Da Silva a quant à lui reconnu sa défaite sur X (ex-twitter), avec une dernière pique envers son adversaire : « Vojetta, qui flirte avec le RN, est élu grâce à ses voix ». Il a assuré à nos confrères de Paris-Normandie vouloir se recentrer sur Rouen, sa terre d’origine : « J’habite dans cette ville, j’y suis le coordinateur LFI, ma place est ici. »