Nulle part en Europe, on ne vit aussi longtemps qu’en Espagne où l’espérance de vie moyenne est de 83,2 ans. Loin devant la Bulgarie, où la moyenne n’atteint que 74,2 ans.
L’Espagne, souvent à la traîne dans divers classements socio-économiques, est le premier pays en termes d’espérance de vie. Si les conditions économiques sont importantes pour assurer le bon fonctionnement de l’État, en matière de santé, d’autres facteurs comme l’alimentation ou l’accessibilité des systèmes de santé jouent un rôle tout aussi crucial.
Paradoxe, l’Espagne ne se distingue pas dans un investissement élevé dans la santé, avec des dépenses inférieures à la moyenne européenne par rapport au PIB. Pourtant, le système espagnol est reconnu comme l’un des meilleurs du monde, offrant un accès universel à ses citoyens. Un autre facteur déterminant pour la santé est le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, poissons et huile d’olive, qui contribue à réduire les maladies chroniques et à augmenter la longévité.
A l’inverse, la Bulgarie, les États d’Europe de l’Est, majoritairement intégrés lors de l’élargissement de 2004, ont une espérance de vie plus faible que le reste de l’Union. La prévalence des maladies chroniques et un moindre investissement dans la santé sont quelques-uns des facteurs socio-économiques qui impactent négativement la longévité de ces pays. En fait, trois des quatre États où l’espérance de vie est la plus basse — la Bulgarie, la Roumanie et la Lituanie — sont également ceux qui investissent le moins par habitant dans leur système de santé.
Une espérance de vie augmentée partout dans le monde
Plus au nord, en Suède, au Luxembourg ou en l’Irlande, autres pays européens avec une espérance de vie élevée, la corrélation entre hauts niveaux économiques et forte dépense en santé se vérifie. En ce qui concerne la différence entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est, l’indice de couverture sanitaire universelle (CSU) met en évidence la persistance des divisions héritées du rideau de fer. Cet indice, qui mesure la couverture des services de santé essentiels (santé reproductive, soins des nouveau-nés, accès aux systèmes de santé), attribue à l’Europe de l’Est un score de 70 à 80 points sur 100, tandis que le reste de l’UE obtient entre 80 et 90 points.
Malgré ces inégalités internes, l’Union européenne demeure la région du monde où l’on vit le plus longtemps. Néanmoins, 2022 n’a pas été l’année où l’espérance de vie était la plus élevée : avant la pandémie de COVID-19, l’espérance de vie moyenne dans l’UE avait atteint 81,3 ans.
Depuis le début du XXe siècle, l’espérance de vie mondiale a augmenté de plus de 30 ans, grâce aux progrès considérables des systèmes de santé, de la nutrition et des conditions de vie. En Europe, cette augmentation a été particulièrement notable, passant d’une moyenne de 60 ans après la Seconde Guerre mondiale à plus de 80 ans aujourd’hui. Contrairement aux idées reçues, ce phénomène ne se limite pas aux pays du Nord : en Afrique, l’espérance de vie a augmenté d’environ quarante ans depuis 1950. Bien que la population africaine vive encore une vingtaine d’années de moins que celle d’Europe, ce progrès souligne les avancées significatives à l’échelle mondiale.