Tourisme et lassitude : ces expats français qui disent adieu à Barcelone

Cyane Morel

Après s’être expatrié à Barcelone et y avoir vécu quelques années, certains Français partent vers de nouvelles aventures, souvent lassés de la cité comtale. Les raisons ? Surtourisme et fatigue générale.

Photo de couverture : Cyane Morel

« Il y a de plus en plus de monde, j’ai besoin de respirer ». Ces mots, ce ne sont pas ceux d’une Parisienne qui veut s’expatrier à Barcelone, mais ceux d’une expat de Barcelone qui veut en partir. Comme Anne-Laure, de nombreux Français résidant dans la capitale catalane depuis quelques années ressentent un ras-le-bol, une envie de changement – ou de retour chez eux – qui les fait se tourner vers d’autres contrées. Pour une majorité d’entre eux, la raison invoquée est le nombre croissant de touristes… et d’expats.

Saturer des expats quand on est soi-même un expat, Anne-Laure le concède, cela peut faire sourire. Mais après 7 ans dans la région (5 ans en ville, 2 à Castelldefells), celle qui vient tout juste de démissionner de son job dans le marketing n’a qu’un rêve : vivre dans un endroit où on peut vraiment rencontrer des locaux. Cette Rochelaise a donc tranché, ce sera « la Thaïlande, majoritairement pour la nourriture et pour le système de santé », où elle s’envolera à la fin du mois d’octobre d’abord pour voyager, puis pour s’installer et démarrer son activité de professeure de pilates.

Elle ne crache pas sur ses amis expatriés, a aimé sa vie ici, mais pointe du doigt plusieurs caractéristiques de la ville devenues lassantes : « devoir toujours vivre en coloc parce que c’est trop cher, les salaires bas, le surtourisme et les gens qui ne viennent pas pour les bonnes raisons, comme la fête et la drogue ».

Une ville à hauteur de (très) jeunes

La vie à Barcelone ne résisterait-elle donc pas à l’épreuve du temps ? C’est aussi l’avis d’Amandine, 32 ans, qui elle, retrouvera son Nimes natal dans 4 ou 5 mois. Venue pour un Erasmus il y a 8 ans et tombée amoureuse de Barcelone, cette employée de la boutique Chez Paulette en a aussi marre de la foule, même si elle l’avoue, vivre dans le Gòtic n’aide pas, « mais c’est central donc pratique ». Et si Anne-Laure estime que son dégoût est à incomber aux changements de la ville, ce n’est pas le cas d’Amandine. Pour elle, c’est son propre regard qui a évolué, et surtout vieilli depuis l’Erasmus : « arrivée à cet âge, c’est dur de se sentir faire partie de la ville ». 

Vivre à Barcelone serait-il donc l’apanage des étudiants ? Pas forcément, si l’on regarde les chiffres, puisque l’âge moyen d’un expat est de 34 ans. Mais il est vrai qu’après 30 ans, il devient plus difficile de suivre le rythme endiablé de la capitale catalane quand on a (en général) des enfants, un travail à temps plein et plus de responsabilités.

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