Travailler à Barcelone avec des collègues étrangers, les joies de la multiculturalité

Equinox Barcelone bureau

Si Barcelone est une ville internationale, ses entreprises le sont aussi. Et travailler ensemble sans parler la même langue ou partager la même culture, ça peut créer des dysfonctionnements comme de grands bénéfices. Reportage.

Photo de couverture : Vicente Zambrano Gónzalez – mairie de Barcelone

« Il n’y a pas de cours de multiculturalité », rigole Antoine, Business Operation Manager à Computacenter Iberia, une entreprise internationale de support informatique. Et pourtant, dans les locaux modernes de Poblenou de cette branche ibérique gérée par le Français Christophe Charpentier, plus de 40 nationalités travaillent, et surtout vivent ensemble.

Alors que nous passons un tiers de notre vie au boulot, comment faire pour construire une harmonie entre des gens qui ne sont pas nés sur le même continent, ne parlent pas la même langue, ne pratiquent pas la même religion ni le même régime alimentaire ? « De la curiosité, et surtout suspendre ses jugements », continue Antoine, le quarantenaire originaire de Lyon et qui habite maintenant Sant Antoni.

On ne recrute pas un Allemand et un Français de la même manière

À Barcelone, une personne sur quatre est étrangère, et il n’est pas rare de passer ses soirées à parler une autre langue que la sienne lorsque l’on se balade dans la ville. Au travail, c’est pareil, sauf qu’ici contrairement à une soirée festive, les rapports sociaux sont empreints d’une saveur particulière, car d’eux dépend le bien-être général, et les perspectives d’évolution ou non au sein de l’entreprise. Il arrive donc qu’il faille faire des efforts, et Simone, un Italien de 30 ans, RH chez Computacenter depuis 3 ans le sait bien.

Il discute au quotidien avec des personnes du monde entier, et a dû s’adapter, car on ne recrute pas de la même manière un Français, qui va plutôt « chercher une flexibilité, un équilibre vie privée et vie pro » ou un Allemand « pour qui l’ambiance de bureau n’a pas d’importance, par exemple, car ce qu’il veut c’est un bon salaire ».

Simone parle tous les jours ses trois langues (italien, espagnol, anglais) avec des personnalités diverses et variées, et la traduction peut s’avérer complexe, nous raconte-t-il en riant : « l’humour dans un environnement international, c’est compliqué. Il y a des expressions en italien qui, traduites, ne fonctionnent pas. Ça m’est arrivé d’avoir des réactions mitigées, donc après tu dois expliquer la blague… ».

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Photo : Paola de Grenet – mairie de Barcelone

S’écouter et laisser faire le temps

Ce qui fait mouche en revanche, c’est l’écoute, le respect mutuel et surtout le temps. Au fil des mois d’intégration dans l’entreprise, tous et toutes finissent pas se retrouver sur un « point de compréhension » explique Antoine, « de manière assez naturelle ». Et ce processus d’intégration, quoi que parfois semé d’embûches et de blagues hasardeuses, donne des résultats bénéfiques. « Dans l’équipe, les Allemands, tout de suite, s’ils n’ont pas compris, ils posent des questions jusqu’à ce qu’ils aient tout saisi. Et ça, c’est un atout parce qu’on se rend compte de ce qu’on a mal communiqué à ce moment-là », explique Virginie, Operation Manager chez Computacenter depuis 12 ans.

Cette quarantenaire dirige une équipe composée de plusieurs nationalités et remarque des différences dans la culture du travail. De manière générale, un Allemand sera plus stressé qu’un Français quant à la réussite de ses objectifs commerciaux, un Espagnol aura un peu moins de rigueur sur les horaires, un Russe arrivera presque toujours à retourner les situations avec les clients les plus complexes… Des qualités ou des défauts qui font certes partie de la personnalité de chacun et chacune mais qui sont aussi le résultat d’une éducation. Et ensemble, enrichissent la vie de l’entreprise. 

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