Matthias Bernard : « Le Sofitel sera aussi un lieu pour les Barcelonais »

medecin français à Barcelone

Le Français Matthias Bernard est arrivé à Barcelone en 2019, pour fermer l’hôtel Pullman et gérer sa transformation en Sofitel. Un mois après son inauguration, l’hôtel tourne déjà à plein régime. 

Photo : Miguel Coll 

Lumineux, boisé, tamisé, le Sofitel allie le chic des appartements parisiens aux éléments méditerranéens. Les oeuvres d’art originales ponctuent couloirs et chambres, tandis qu’une moelleuse moquette aux tons bruns et ocres évoquent le sable de la plage située à deux pas. Si la qualité et le bon goût sont toujours au rendez-vous des Sofitel, celui de Barcelone a été conçu avec un soin encore plus particulier puisqu’il est aussi le port-étendard de la marque en Europe du Sud. Un défi aussi complexe que stimulant pour Matthias Bernard, qui nous a reçus dans une jolie suite baignée de lumière. Rencontre.

SofitelSkipper 0707 copiaComment s’est déroulé le processus de transformation de l’hôtel ? 

Je suis arrivé en juillet 2019 pour fermer le Pullman en novembre, puis gérer toute la rénovation et l’ouverture. C’était ma première ouverture d’hôtel et c’est un projet passionnant. La première étape est celle de la destruction. Je me souviens avoir fait une vidéo pour les équipes, et en la voyant, on aurait pu se dire « mais franchement ça ne va jamais ouvrir! » (rires). Mais tout s’est bien passé. Et puis on accompagne l’évolution des travaux, les achats. Et enfin l’ouverture qui a été magnifique. Nous avons ouvert le vendredi 21 octobre, et le lundi nous étions à 100% d’occupation avec l’équipe du Bayern de Munich qui venait jouer contre Barcelone, ils sont restés trois nuits et ont pris trois étages. Ça vous met tout de suite dans le bain, et depuis nous n’avons pas arrêté.

Comment les employés de l’hôtel ont-ils vécu cette période ? 

Pour nous il a toujours été important de garder le lien avec les équipes. Cela a été une période difficile, non seulement les travaux, mais aussi le Covid. C’est pour cela que nous faisions des vidéos, pour que tout le monde voit le projet grandir. Et puis on a fait une pré-ouverture avec Accor et avec le personnel de l’hôtel pour tester. D’ailleurs c’est là qu’on a eu des petites suprises, les petits problèmes techniques qui ne se voyaient pas sur le papier, et que nous avons pu régler.

SofitelSkipper 0033D’ailleurs, même après l’ouverture, chaque membre du personnel peut venir passer une nuit à l’hôtel et ainsi sentir le produit. Car pour se sentir bien et le « vendre », il faut connaitre l’hôtel. C’estune façon d’avoir du feed-back pour améliorer les choses, ett ça aide au sentiment d’appartenance à l’équipe, à l’hôtel. C’est primordial. Le succès de l’hôtel, ce sera le succès de l’équipe. Vous pouvez avoir le meilleur produit du monde, mais si vous n’avez pas l’équipe qui y croit, qui a envie de travailler, qui a le sourire, le client partira mécontent. Tout est dans l’équipe et l’expérience client.

Quels sont les objectifs du Sofitel de Barcelone ? 

Nous ne sommes pas mieux ou moins bien que les autres.  A Barcelone, il y a des hôtels de fous avec chacun son style et son expérience. Au Sofitel, nous voulons offrir quelque chose d’encore différent, pour que Barcelone puisse offrir des expériences différentes. Dans l’hôtellerie, tous les directeurs se connaissent et nous avons une très bonne relation parce que chacun est différent, et c’est vraiment très agréable.

Y aura-t-il des espaces accessibles aux Barcelonais ? 

Absolument, ce sera aussi un lieu pour les Barcelonais. Nous voulons vraiment être des acteurs de la vie sociale locale. Redonner envie aux Barcelonais de sortir à la Barceloneta, de venir jusqu’à nous parce qu’ils trouvent ici quelque chose de différent. C’est notamment pour cela que nous nous sommes associés au chef catalan et étoilé David Andrés dans le restaurant Tendiez. Nous avons aussi créé une entrée du restaurant côté rue, car nous ne considérons pas le Tendiez comme le restaurant du Sofitel, mais comme un restaurant dans le Sofitel. Nous avons aussi envie d’y redonner aux Catalans l’envie de redécouvrir les tapas, qui ont peut-être été accaparées par les touristes, et leur donner du raffinement, de la finesse, un côté sophistiqué.

terrasse barceloneLe rooftop el Cielo, qui sera inauguré en mai, sera aussi un espace ouvert aux Barcelonais. Là encore ce sera un endroit unique, grand, avec vue sur la mer et une ambiance à la fois festive et élégante. Il n’y a aucun autre rootfop de ces caractéristiques à Barcelone. Il faut que les Barcelonais se réapproprient la ville, se sentent bien partout, et les hôtels de Barcelone sont aussi là pour ça. Pour les fêtes, nous aurons des menus à partir de 95 euros. Les repas de Noël, Sant Esteve et Nouvel An seront servis sous la pyramide en verre, donc littéralement sous les étoiles.

Le Sofitel sera-t-il aussi un lieu pour les Français de Barcelone ? 

De par l’histoire du Sofitel et une grande partie de notre personnel qui parle français, nous avons un lien naturel avec la communauté française. D’ailleurs nous avons déjà accueilli l’événement du Beaujolais nouveau de la Chambre de Commerce française, et un événement d’Atout France. On ne veut pas être l’hôtel des Français, mais un hôtel où les Français se sentent bien.

Pourquoi avez-vous choisi de venir vivre à Barcelone ? 

Je suis venu à la fois pour le projet et pour la ville. J’avais déjà vécu en Espagne, j’ai travaillé six ans à Marbella. Mes deux enfants sont nés à Marbella. C’était donc un pays qui nous connaissions. Et notre famille voyage beaucoup. J’ai connu ma femme à Dubaï, nous avons aussi vécu en Indonésie, à Genève. La culture du voyage, la rencontre de l’autre, c’est dans notre ADN. Et le projet était vraiment intéressant, avec une fermeture, une rénovation une ouverture, un flagship, et surtout lancer l’unique Sofitel d’Espagne.

Avez-vous déjà vos adresses préférées à Barcelone ? 

Avec la rénovation, je n’ai pas eu encore beaucoup de temps pour vraiment découvrir la ville. J’aime beaucoup le restaurant Via Veneto de David Andrés, parce qu’on y mange bien, mais aussi parce que c’est vraiment un endroit pour les Barcelonais. J’ai beaucoup apprécié ce côté très catalan. Pour sortir avec les enfants, j’aime beaucoup les plages de Gavà et Castelldefels, où il y a des xiringuitos très sympas, où on se sent bien. J’aime bien le côté sportif de Barcelone, aller courir au Tibidabo ou ici face à la mer, c’est vraiment agréable. Et pour boire un coup, les cocktails du Paradiso ou de Stravinsky, et un bar dans le Raval, Two Schmucks, plus « canaille » comme on dit ici. Et je m’arrête là car on va croire que je sors tout le temps (rires). 

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