Les 6 règles d’or pour ne pas devenir un touriste insupportable à Barcelone

« Tourists go home » (touristes rentrez chez vous). Un message qu’il n’est pas rare de voir dans les rues de Barcelone. Ce n’est plus un secret, les Barcelonais n’en peuvent plus de l’invasion des vacanciers, au nombre de 32 millions l’année dernière.

Si cette affluence est synonyme de bonne santé économique, elle fait en revanche grimper les prix de l’immobilier. Mais par dessus tout, les comportements irrespectueux sont à bannir pour passer un séjour en harmonie avec les résidents de la capitale catalane. Petit guide du touriste responsable.

Jeter ses ordures à la poubelle

Ça parait naturel, mais apparemment ça ne l’est pas pour tout le monde. Bien que le service de nettoyage de la Ville agisse en roulement régulier, les rues et les plages pâtissent toujours des déchets jetés à la volée ou tout simplement abandonnés. Pour preuve, des groupes de citoyens se réunissent tous les week-ends pour nettoyer la cité. Parmi eux, le groupe Facebook Pure clean earth – Barcelona et Zero waste Barcelona network. Une collecte de mégots de cigarettes est également organisée par le mouvement citoyen No más colillas en el suelo le 22 juillet à la plage de la Barceloneta.

Surveiller son niveau sonore

Vacances à Barcelone étant souvent synonyme de consommation d’alcool, les quartiers touristiques sont régulièrement jonchés de groupes de touristes survoltés. Si, durant la journée les chants et cris de joie sont tolérés dans la rue, en revanche le soir, il est prié de respecter la quiétude des riverains. Bien que pour certains vacanciers, la capitale catalane ne soit considérée que comme un terrain de jeux, il ne faut pas oublier leurs habitants. Les responsables de certains bars ou de restaurants rappellent parfois les plus turbulents à l’ordre. Mais face aux récalcitrants, des mesures singulières sont mises en place. Comme ce lampadaire qui se met à clignoter lorsque les décibels dépassent un certain niveau.

Contrôler son comportement

Tout comme pour le niveau sonore, le comportement de certains se désinhibe de façon exponentielle après ingurgitations de spiritueux. Si la mairie ne fait pas la chasse aux fêtards, elle la fait aux excès d’alcool et à ses effets néfastes. En 2005, elle a défini une série d’amendes allant de 30 à 3000 euros pour tout individu vu en train de cracher, de déféquer, d’uriner, de vomir ou de boire de l’alcool sur la voie publique. L’arrêté vise notamment les fameux botellón, regroupement de jeunes autour de l’alcool, et la destruction de mobilier urbain.

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Eviter Airbnb

Avec l’émergence des vols et logements low-cost, aujourd’hui on ne parle plus de tourisme de masse mais d’over-tourisme. D’après la chercheuse Maria Gravari-Barbas, « ce phénomène est très lié aux Millenials. Ils ont des pratiques de tourisme qui sont spécifiques, en essayant justement de ne pas faire du tourisme de masse. En cherchant à faire comme les locaux, en essayant de se fondre autant que possible dans les quartiers, chez l’habitant, ils ont certainement produit plus de dégâts que le tourisme de masse » a-t-elle précisé à BFMTV. La plateforme de logement de particulier à particulier fait donc partie de ce mode de consommation. Celle-là même qui est régulée depuis peu par la mairie de Barcelone. Elle vient d’éviter une amende de 600.000 euros en acceptant de retirer des annonces de logement non pourvus de la licence désormais en vigueur. Pour la jeunesse au budget limitée, la ville regorge d’auberges à prix abordables.

Sortir des sentiers battus

Face à l’engorgement des sites les plus touristiques, comme la Sagrada Familia ou le parc Guëll, pourquoi ne pas partir à la conquête de ces quartiers où il est possible de se promener tranquillement ? Troquez la Rambla avec Poblenou, le parc de la Ciutadella avec le Laberint d’Horta et préférez le bunker del Camel à Montjuic pour profiter d’une vue sur la ville et de son coucher de soleil. Des sites admirables sont également accessibles à une heure de la ville en train, voiture ou bus. Le monastère de Montserrat ou le Parc Naturel de Montseny sont par exemple de bons spots pour fuir la foule.

Placer quelques mots en catalan

Bom dia, gràcies, adeu… Considéré à cheval entre l’espagnol et le français, apprendre quelques mots de catalan ne relève pas des 12 travaux d’Hercule. Surtout, cela est bien vu des locaux. Sans entrer dans les considérations politiques ou indépendantistes, de façon générale, la culture, et donc la langue, catalane, est très prégnante dans la société. Placer un ou deux mots de l’idiome régionale est juste apprécié comme signe d’intégration.

Ces règles, d’apparence simples, voire basiques, sont pourtant indispensables afin d’apaiser les tensions, traduites par plusieurs manifestations d’habitants. Des pays d’Europe du Sud ont par ailleurs commencé à s’organiser entre eux. Le réseau SET réuni des associations d’habitants et groupes de militants de Barcelone, Palma de Mayorque, Madrid mais aussi Venise et Lisbonne, entre autres. Le collectif, lancé fin avril dans la capitale catalane, souhaite lutter contre l’augmentation de la pollution, la hausse du prix de l’immobilier et la vulnérabilité des petits commerces dus au tourisme.

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