Les proches de Carles Puigdemont font fermer le parlement catalan

Le parlement catalan ne se réunira plus en séance plénière avant, au plus tôt, le mois d’octobre prochain. Ainsi en ont décidé les députés de Junts Per Catalunya, le groupe de Carles Puigdemont. La possibilité d’élections est présente dans un climat d’affrontement entre la gauche et la droite indépendantistes.

Le bureau du parlement qui décrète l’ordre du jour est tenu, suite aux dernières élections du 21 décembre, par les indépendantistes de la gauche ERC d’une part et les amis de Puigdemont de l’autre.  Le camp Puigdemont a décidé de bloquer les travaux parlementaires car le juge instructeur de l’affaire de la déclaration d’indépendance impose que l’ancien président soit destitué de son siège de député.

Les proches de Puigdemont se rebellent face à la décision du magistrat, tandis que la gauche accepte la destitution. Dans un dialogue de sourds, Junts Per Catalunya explique que le parlement de Catalogne ne peut plus se réunir car les indépendantistes perdent la majorité absolue dans la chambre avec la suspension. Tandis que ERC répond de son côté que c’est une décision administrative des juristes du parlement et qu’il faut substituer Puigdemont par un nouveau député afin de conserver la majorité.

Blocage

La situation restera bloquée jusqu’en octobre, où le parlement se réunira pour un explosif débat de politique générale les 3 et 4 octobre, en pleine cérémonie du premier anniversaire du référendum et à l’aube du procès qui jugera les responsables indépendantistes.

Certains analystes, comme le fin connaisseur de la politique catalane et écrivain Jordi Amat, estiment que Carles Puigdemont essaie de faire tomber le président du Parlement, la figure de la gauche indépendantiste Roger Torrent. Il tenterait de répéter, cette fois-ci avec la gauche, la même opération qui a liquidé ce week-end Marta Pascal. La chef du parti de centre-droit Pdecat n’était pas sur la même ligne politique que Puigdemont. Avec l’aide de sa garde rapprochée, l’ancien président a fait chuter Pascal afin de la substituer par ses proches et prendre le contrôle du parti.

« Roger Torrent résistera jusqu’en septembre, ensuite on verra ce qu’il se passe » souffle à Equinox un intellectuel très proche de Carles Puigdemont. Egalement contacté par notre rédaction, l’un des hauts responsables de ERC s’indigne. « Comment Puigdemont peut croire qu’il va réussir à tuer un parti dont le président est actuellement incarcéré? » s’étrangle le politique en référence à Oriol Junqueras, le chef du mouvement de gauche en prison préventive depuis novembre dernier suite à la déclaration d’indépendance.

Elections anticipées

De nouvelles élections catalanes planent au dessus du parlement. « Une fake news inventée par ERC et relayée par La Vanguardia«  se défend notre intellectuel en contact permanent avec Puigdemont. Chez ERC aussi, on est dubitatif : « personne n’a intérêt à aller vers de nouvelles élections, au mieux Puigdemont pourra nous gratter quelques votes à la marge, mais quel est l’intérêt ? » se désole-t-on au siège de la gauche indépendantiste.

Carles Puigdemont quittera l’Allemagne samedi pour se réinstaller en Belgique, siège de sa fondation Consell de la República qui a pour but de donner les instructions au président de la Generalitat Quim Torra afin que la République proclamée le 27 octobre devienne effective.

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