Un an après, Barcelone rend hommage aux victimes des attentats

Ce vendredi 17 août marque le premier anniversaire des attentats de Barcelone et Cambrils. Un hommage aux victimes est prévu à 10h30 plaça Catalunya.

La date du 17 août reste tristement dans les mémoires. Il y a un an, une camionnette conduite par Younes Abouyaaqoub effectuait une course folle sur la Rambla, du haut de la célèbre avenue jusqu’au niveau de l’arrêt de métro Liceu, en fonçant sur les passants. L’attentat est survenu aux alentours de 17h à Barcelone. Il a été suivi d’un second à minuit à Cambrils, une station balnéaire à 120 km au sud-ouest de Barcelone. Un véhicule occupé par cinq djihadistes a également foncé sur des piétons. Ces attaques ont fait 16 morts au total ainsi qu’une centaine de blessés. Quant aux terroristes, à Cambrils quatre ont été abattu par la police et un cinquième placé en détention a succombé à ses blessures. La police a abattu le conducteur de la Rambla le 21 août à Subirats à 50 km de Barcelone, ville où il fut localisé par un habitant alors qu’il était en fuite depuis l’attentat.

La mairie de Barcelone organise une cérémonie d’hommage aux victimes à l’occasion du premier anniversaire, nommé « Barcelone, ville de paix ». Le gouvernement catalan et la délégation du gouvernement espagnol ont également participé à l’organisation. À 10h30 sur la plaça de Catalunya se tiendra une interprétation musicale des élèves des écoles municipales de musique et du conservatoire municipal. Une lecture est également prévue, dans les sept langues des victimes: catalan, castillan, anglais, français, portugais, italien et allemand.

Les proches des victimes déposeront en amont des offrandes florales sur la mosaïque Joan Miró gravée sur le sol de la Rambla, lieu où la fourgonnette a arrêté sa course. Il n’y aura pas de discours institutionnel afin que les familles des victimes et les blessés restent les protagonistes de cet acte.

Des membres des services d’urgences et de police seront présents, ainsi que des représentants des mairies de Cambrils, Ripoll ville d’où venait la majorité des terroristes, Alcanar où la cellule terroriste se réunissait pour préparer l’attentat, Subirats où a été abattu le chauffeur de la Rambla et de Rubí, Sant Hipòlit de Voltregà, Vilafranca del Penedès et Saragosse, villes où vivaient les victimes.

Présence du roi d’Espagne

Bien souvent, les hommages sont sujets à polémique entre les hommes politiques. Le premier anniversaire des attentats n’échappe pas à la règle. Fin juillet, le président de la Catalogne Quim Torra affirmait que le roi d’Espagne Felipe VI ne serait pas invité aux actes organisés. Pour l’indépendantiste, il n’est « pas le roi des Catalans ». Toutefois quelques jours plus tard, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a confirmé sa présence à Barcelone et celle du roi car « contre le terrorisme il n’y a pas de fissure possible ».

La présence de Felipe VI est soutenu par le gouvernement espagnol, mais aussi par les partis politiques Podemos et Partido Popular. Le 10 août, la CUP (extrême gauche) a annoncé qu’elle ne participerait pas à l’acte d’hommage en raison de la présence du roi.

Plusieurs associations de commerçants et restaurateurs de Barcelone ont demandé aux administrations publiques dans un communiqué de ne pas mélanger les revendications politiques avec les actes d’hommage.

Quant à la présidente de l’association indépendantiste ANC, Elisenda Paluzie, elle a affirmé que le 17 août devait être un jour de silence pour les victimes et que l’association n’encouragerait pas d’actions qui interfèreraient avec ceci.

Révélations sur les terroristes

Les terroristes font l’objet d’une enquête des services de police. Depuis quelques jours, plusieurs médias espagnols révèlent des informations sur ces djihadistes qui faisaient partie d’une cellule terroriste basée à Ripoll, à 100 km de Barcelone. Lundi 6 août ont été publiées des photos d’eux en train de préparer les attaques dans la maison d’Alcanar, à 200 km de la capitale catalane. Cet endroit, qui abritait le matériel destiné aux attaques, a explosé le 16 août la veille de l’attentat de Barcelone. Privés d’explosifs, les terroristes sont passés rapidement à l’acte en changeant leurs plans. Deux membres de la cellule sont morts dans l’explosion. Sur les images publiées, issues de l’enquête, on peut voir les terroristes souriants et manipulant les explosifs.

Parmi ces photos glaçantes, un des terroristes Omar Hichamy pose devant la tour Eiffel. Selon le quotidien El Periódico, le monument parisien était dans la ligne de mire des djihadistes. Deux d’entre eux se sont rendus à Paris les 11 et 12 août pour l’analyser. Ils souhaitaient viser en même temps la tour Eiffel et la Sagrada Familia à Barcelone avec des camionnettes remplies d’explosifs. Le chauffeur de la Rambla Younes Abouyaaquoub aurait pris des photos de la basilique barcelonaise quatre jours avant l’attentat.

Le journal La Razón a dévoilé que les terroristes ont également voulu repérer des discothèques gays à Sitges pour « reproduire le massacre du Bataclan ». Il affirme avoir vu la vidéo de préparation de l’attentat, dans laquelle les terroristes disaient « avec votre argent, nous nous préparons à vous tuer ».

terroriste 1

Avant l’attentat de Cambrils, les cinq djihadistes se seraient réunis à Riudecanyes, dans un restaurant abandonné pour boire une bouteille de vodka et des canettes de bière. Ils auraient également brûlé leur passeport et documents d’identité. Pour les enquêteurs, ils ont consommé de l’alcool dans le but de se sentir capable de passer à l’acte.

Après les attentats, la police avait découvert que la cellule de Ripoll était dirigée par un imam, Abdelbaki Es Satty, mort dans l’explosion de la maison d’Alcanar. C’est lui qui a radicalisé plusieurs jeunes pour former la cellule djihadiste et commettre les attentats de Barcelone et Cambrils. Si l’imam est le leader de la cellule, il n’en serait pas l’auteur intellectuel. Le journal El Periódico affirme que le véritable cerveau des attentats serait actuellement quelque part en Europe.

Des sources proches de l’enquête ont affirmé au média que la personne a été localisée quelques semaines après les attentats, qu’il change régulièrement de pays, mais sans préciser ni son âge ni sa nationalité. Il est possible que d’autres éléments de l’enquête soient publiés dans les semaines à venir.

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