La droite radicalisée par l’indépendance catalane gagne les élections en Andalousie

La droite et l’extrême-droite remportent l’élection régionale en Andalousie. Un clair signal envoyé au Premier ministre socialiste : ne rien céder aux indépendantistes catalans.

Pour la première fois depuis la déclaration d’indépendance de la Catalogne du 27 octobre 2017, les Espagnols étaient appelés hier soir aux urnes. La région la plus peuplée d’Espagne, l’Andalousie, rénovait en ce dimanche son parlement autonomique.

Résultat : les trois partis qui ont fait campagne contre l’indépendance de la Catalogne pourront former une majorité. Double tremblement de terre : c’est la première fois que les socialistes ne pourront plus diriger l’Andalousie depuis les quarante dernières années. C’est aussi la première fois que l’extrême-droite va siéger dans une chambre législative espagnole.

Vox, le parti frère du Front National félicité hier soir par Marine Le Pen pour son résultat, a explosé son score passant de 0,5% en 2015 à plus de 10% hier soir. Vox est le mouvement d’extrême-droite qui s’est porté partie civile dans le procès de la déclaration d’indépendance catalane, pour demander 74 ans de prison pour chaque accusé. Une exposition médiatique bienveillante permet à ce parti ultra de décrocher 10 sièges au parlement andalou. Conjugués aux 21 députés de Ciutadans et aux 26 du Parti Popular, qui ont tous transformé la campagne andalouse en un plébiscite anti-indépendance de la Catalogne pourront former une majorité et diriger la région.

La gauche fond sous la chaleur andalouse

La gauche de son côté s’écroule, les socialistes n’obtiennent que 33 sièges ( -14 par rapport à 2015) et l’alliance des gauche de Podemos 17 (-3). Les deux partis progressistes au pouvoir en Espagne semblent payer cher leur rapprochement avec les indépendantistes catalans. Gouvernant l’Espagne en minorité, les socialistes et Podemos quémandent le soutien parlementaire des 15 députés catalans pour faire adopter le budget de la nation.

Loin de parler des thèmes locaux andalous, Ciutadans a fait campagne contre une éventuelle amnistie du gouvernement socialiste, une fois les leaders indépendantistes condamnés dans le procès fleuve qui les attends en 2019. Le Partido popular a proposé dès son arrivée au pouvoir de réenclencher l’article 155 de la Constitution espagnole afin de suspendre l’autonomie politique. Quant à Vox, en plus de stopper l’immigration illégale, supprimer le catalanisme fait partie de l’ADN du mouvement.

La Catalogne en embuscade

L’annonce de la grève de la faim des deux prisonniers catalans, Jordi Sanchez et Jordi Turull, samedi veille du scrutin, a sans nul doute échauffé les esprits anti-indépendantistes avant de glisser le bulletin dans l’urne.

A l’unisson, Partido Popular, Ciutadans, Vox et la presse conservatrice espagnole demandent au Premier ministre Pedro Sanchez de dissoudre le parlement et de convoquer des élections législatives nationales anticipées. Coincé entre l’indépendantisme qui ne lâche rien et un raz-de-marée conservateur, combien de temps pourra tenir le Premier ministre espagnol?

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