Oriol Junqueras candidat indépendantiste aux législatives depuis la prison

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Les indépendantistes catalans vont utiliser les prochaines élections nationales pour tenter de provoquer un blocage sans précédent en Espagne. Décryptage. 

Les scrutins des 28 avril et 26 mai prochains, respectivement élections législatives et européennes, ne seront définitivement pas comme les autres. La législative anticipée espagnole pourrait accoucher d’une grande coalition regroupant la droite et l’extrême-droite. Une alliance qui possède un but : mettre fin à l’indépendantisme politique en Catalogne, quitte à liquider les institutions catalanes via l’article 155 de la Constitution espagnole.

Europe en ligne de mire

Le camp souverainiste fait lui aussi monter la pression. A gauche Oriol Junqueras sera candidat à la fois aux élections législatives et européennes pour son parti ERC (gauche républicaine).

Junqueras est actuellement jugé avec 11 autres leaders indépendantistes pour les délits de rébellion et sédition pouvant se traduire par 25 ans de prison suite à la déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017. S’il est élu parlementaire européen, Junqueras ambitionne de postuler à la présidence de la commission de l’Europe. Un projet qui sera probablement empêché par le Tribunal suprême, Junqueras se trouvant en détention préventive.

L’Europe est bel et bien visée par les indépendantistes qui chercheront à faire casser leur condamnation par la cour de Strasbourg. Dans sa démarche, le chef de la gauche catalane pourrait recevoir le soutien de José Bové. Le politique français envisage de se présenter en Espagne sur la liste de ERC.

Pressions et tensions

Au centre-droit, Carles Puigdemont ambitionne de placer la candidature de trois prisonniers aux législatives : les anciens ministres Rull, Turull et l’activiste Jordi Sanchez. Tous sont actuellement jugés à Madrid.

Le plan des indépendantistes est de collapser la politique espagnole. Après le scrutin, ce sont les députés qui  devront choisir le Premier ministre. En cas de fragile majorité parlementaire, les indépendantistes vont certainement tenter d’empêcher l’investiture du prochain président du gouvernement. En cas de majorité absolue droite-extrême droite, les Catalans voudront se servir de leurs parlementaires pour dénoncer internationalement la répression qui s’abattra sur le nord de l’Espagne.

Les circonscriptions de Catalogne envoient 43 parlementaires sur un total de 350 députés. Si la majorité est indépendantiste, le blocage devient réel. Pour faire monter la participation des votants séparatistes, pour la première fois l’extrême-gauche de la Cup pourrait se présenter à une élection nationale espagnole. Avec pour but d’enrayer le système.

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