Catalogne – Six viols collectifs depuis février, un chiffre inquiétant

AGRESSION SEXUELLE BARCELONE

En Catalogne, les chiffres des agressions sexuelles se succèdent. Les associations féministes demandent aux pouvoirs publics d’agir en conséquence.

En 2018, 833 plaintes pour agressions sexuelles et 1 500 pour abus ont été enregistrées par la police en Catalogne. Des données qui supposent une augmentation de 10% par rapport à la même période de l’année précédente. La police se veut rassurante et estime que cette hausse est principalement due à la sensibilisation réalisée auprès de la société, permettant aux victimes de se manifester plus facilement.

La théorie n’est pas partagée par les médecins de l’Hospital Clinic de Barcelone, lieu dans lequel sont soignées les victimes d’abus sexuels. Le personnel de santé de l’établissement est formé pour mettre en place le protocole spécial pour recevoir les personnes agressées sexuellement dans les meilleures conditions possibles. Il a été activé 448 fois en 2018 contre 170 l’année précédente. Les victimes peuvent se rendre anonymement à l’Hospital Clinic de Barcelone sans passer par la police. Le nombre d’agressions serait bel et bien en hausse.

Viols collectifs

La société catalane est particulièrement inquiète de la succession de viols collectifs rapportés depuis le début de l’année. Il n’y a pas de profil type d’agresseurs.

Manresa, dans la grande couronne de Barcelone, a été le théâtre dimanche d’une « agression exécrable » selon les mots du porte-parole des Mossos d’Esquadra. Une mineure de 17 ans a été violée par quatre hommes âgés de 18 à 25 ans. Manresa, une commune de 70.000 habitants déjà traumatisée en 2016 par une affaire de tournante sur une jeune fille de 14 ans, dont le procès a lieu actuellement. L’indignation de toute la population a conduit la mairie à organiser une manifestation de protestation, qui aura lieu dans les prochains jours.

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Le 4 juillet, deux touristes suisses ont violé une vacancière belge sur la plage de Barcelone, en marge d’une soirée dans la discothèque Opium. Comme si de rien n’était, les agresseurs sont retournés danser dans la boîte après le viol sur la plage. Pourtant, les établissements nocturnes de Barcelone travaillent étroitement avec le gouvernement catalan et la mairie dans le cadre d’un protocole visant à empêcher les agressions à caractère sexuel. Le personnel de sécurité est formé afin de détecter les comportements des harceleurs et agresseurs et intervenir en amont. Un dispositif qui n’a pas fonctionné à l’Opium ce soir-là.

Canet de Mar, tranquille station balnéaire entre Barcelone et Gérone. Le 29 juin dernier, deux mineurs étrangers non accompagnés ont été arrêtés par la police municipale après avoir violé une jeune fille de la localité et enregistré en vidéo l’agression sur leur portable. Au sud de la Catalogne, le 19 mars, ce sont onze mineurs qui ont été arrêtés par les forces de l’ordre après le viol collectif d’une fille du même âge dans le parc de l’amphithéâtre romain. Le 20 février, une mineure se présente à l’hôpital de Berga, commune de 17.000 personnes à l’ouest de Barcelone, expliquant aux médecins que deux hommes l’ont agressé sexuellement en pleine rue. Le même mois, c’est dans la banlieue de Barcelone à Sabadell, qu’une fille à peine majeure a été abusée par un groupe de personnes qu’elle connaissait.

Pacte d’État

Cette accumulation de faits sordides horrifie la société toute entière et les associations féministes sont à l’avant-garde des protestations. Stop Violencia Sexual est l’une des nombreuses associations présentes sur le territoire venant en aide aux victimes et formulant des demandes aux pouvoirs publics. Elle dénonce le manque de moyen judiciaire pour traiter les affaires de viols. Le ralentissement de la justice allonge l’augmentation de la durée de convalescence psychologique d’une victime estime l’organisation, qui demande à tous les partis politiques de former un « pacte d’État en la matière » pour éradiquer les violences faites contre les femmes.

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