Après le verdict, la réponse du gouvernement est timide

Quim Torra

Par peur de la répression des tribunaux espagnols et/ou de la suspension des institutions catalanes, le gouvernement de Catalogne n’apporte aucune réponse institutionnelle concrète après le verdict du Tribunal suprême.

Depuis juillet 2018, le président Quim Torra annonçait avec roulements de tambour que la réponse du gouvernement et du parlement catalan serait terrible après l’annonce du verdict. Nouvelle déclaration d’indépendance, acte forcé de désobéissance institutionnelle, occupation citoyenne du parlement, depuis deux ans les scénarios extra-ordinaires flottaient au-dessus du Palau de la Generalitat. Quim Torra avait même trouvé un mot pour sa grande action historique: « le momentum ». Un climax d’indignation permettant aux indépendantistes d’installer la République Catalane. Finalement, aujourd’hui, la séance parlementaire est simplement composée d’un discours de Quim Torra. Si le président fait vibrer les trémolos avec des formules:  « le royaume d’Espagne répond avec le code pénal, et s’éloigne des standards démocratiques », aucune action concrète ne sera prise.

Les deux partis indépendantistes, Junts Per Catalunya de Carles Puigdemont et ERC de Oriol Junqueras, ont pactisé pour qu’aucune motion parlementaire ne puisse être votée après la comparution du président Torra. Les motions prévoyaient de « refuser de reconnaître le verdict des tribunaux espagnols ». Même ce type de motions votées par le parlement n’ont qu’une simple valeur symbolique, la majorité indépendantiste craint que la réponse du gouvernement espagnol soit radicale. De la poursuite judiciaire envers les responsables politiques, jusqu’à la suspension des institutions catalanes via l’application de l’article 155 de la Constitution espagnole par le gouvernement.

La tension de la rue s’est tout de même propagée physiquement dans l’enceinte parlementaire. Les attachés de presse des députés courent partout, visiblement débordés par cette nouvelle crise. Comme lors de la déclaration d’indépendance de 2017, le parc de la Ciutadella qui abrite le parlement a été fermé au public pour des raisons de sécurité.

En coulisse, tout le monde sait que le conflit va durer dans le temps, et au moins jusqu’aux élections législatives du 10 novembre prochain, la situation ne reviendra pas à la normale dans les rues de Catalogne.

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