Covid : comment l’Espagne est devenu le pays le plus touché d’Europe

Barcelone

Covid Espagne. Le pays a vécu un mois d’août noir. L’Espagne possède les pires statistiques d’Europe. Pourquoi un tel bilan ? Éléments de réponses. 

En Espagne, sur un ratio de 100.000 habitants, il y a en moyenne  205,5 patients infectés. En France, le ratio est de 49,8 personnes malades pour 100.000 habitants. Le taux est encore plus bas en Italie (23.7), au Portugal (35.7) et au Royaume-Unis (24).

Autre chiffre compliqué, celui du taux de personnes positives après un test PCR qui s’élève en Espagne à 7,7%. Un clair dépassement du seuil fixé par l’OMS à 5%. La France est dans les clous et se situe à 4,3% de personnes positives après avoir passé un test.

Covid Espagne : précarité des services sanitaires

Dans une pandémie aussi singulière que celle du Covid, il est compliqué d’être dogmatique pour répondre à toutes les questions et notamment pour expliquer les disparités entre pays voisins.

Cependant, on peut souligner en Espagne les conditions précaires dans lesquelles travaillent les médecins des Centros de atención primaria, autrement dit les services d’urgences publiques. Ce sont les fameux CAP qui sont en charge de la gestion des patients présentant des symptômes du Covid.

« Les urgences sont dans une situation critique et très précaire. Nous n’en pouvons plus, l’administration nous a totalement abandonnés, nous n’avons pas eu de renforts ou de remplaçants tout l’été, beaucoup de nos collègues sont en congés. Ils doublent voire triplent les tours de travail  » se désole une porte-parole du syndicat des médecins d’Amyts dans une vidéo qui circule parmi les professionnels de santé appelant à la grève.

Mode de vie espagnol

Pour le gouvernement, le problème ne vient pas du système de Santé mais des Espagnols. Dans sa conférence de presse quotidienne pour commenter les chiffres de l’épidémie, le principal conseiller sanitaire du gouvernement Fernando Simon insiste sur un certain mode de vie espagnol.

« Fondamentalement, la plupart des contaminations sont dues à des rassemblements sociaux, ainsi que dans les discothèques [à l’époque où elles étaient encore ouvertes NDLR] «  a expliqué ce lundi l’épidémiologiste. « La période des vacances a entraîné d’importants déplacements de population – bien qu’ils aient été très différents des années précédentes – mais de grands exodes de population de Madrid et de Barcelone se sont produits, de sorte que des personnes ayant des expériences différentes sont entrées en contact avec la maladie » a  souligné Simon.

« Il faut réduire les interactions sociales qui continue d’être le moyen préféré de propagation du virus » insiste le conseiller gouvernemental.

 

Recommandé pour vous

medecin français à Barcelone