Comprendre vos amis latinos quand ils parlent espagnol

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Tú ou vos? Autobús ou colectivo? En parlant avec un Espagnol ou un Latino-américain, la confusion pourra vite arriver du fait des disparités au sein d’une même langue. Pourtant, à Barcelone, se retrouver en compagnie de personnes de plusieurs pays hispanophones est monnaie courante.

En deuxième position des villes à accueillir le plus de Latino-américains, juste derrière Madrid, Barcelone est un bon terrain de jeu pour s’entraîner à distinguer les nuances entre l’espagnol d’Espagne et celui d’outre-atlantique. En 2017, le nombre de Latino-américains installés en Espagne étaient de 147 410 sur 711 314 étrangers, toutes nationalités confondues.

En balade, un ami Latino-américain ne proposera pas de prendre « el autobús » pour aller plus vite mais « el bus » s’il est colombien ou « el colectivo » s’il est argentin. Et ne lui proposez pas de le « coger » comme cela se fait en Espagne, en Amérique latine, ce synonyme de « prendre » est exclusivement utilisé pour dire faire l’amour. De quoi éviter une bonne confusion.

Visiter un « departamento », appeler avec un « celular »

Un Latino ne donnera pas son numéro de « movíl » mais de « celular », n’invitera pas à un apéro dans son « piso » mais « departamento » et, à la nuit tombée, mieux vaut lui proposer de « ir de Joda » plutôt que de « fiesta » s’il vient d’Argentine. Une idée plutôt « bacana » (cool) pour un Colombien et « mola » pour un Espagnol mais qui vaudra sûrement une bonne « caña » chilienne, « guayabo » colombienne ou « resaca » (gueule de bois) espagnole le lendemain.

Au premier échange avec un Latino, l’usage du « vos » ne doit pas être pris comme une distinction ou une mise à distance. « Vos » est utilisé pour « tu » et « vous » dans certaines régions d’Amérique du sud, comme au pays de Maradona. D’ailleurs, si on vous lance un « LTA » d’un air moqueur, cela fait référence à une expression rendue célèbre par le footballeur : « la tenés adentro ». Un brin susceptible, le roi du ballon rond l’avait adressé à un journaliste suite à la défaite de son équipe contre l’Allemagne lors du mondial de 2009. À traduire par « je t’ai eu »… pour rester poli.

« Me extrañas », tu me manques…

Loin de sa famille, un Latino dira « me extraña de menos » et non « le echo de menos ». Mais dans tous les cas, il essaiera de garder sa « buena onda » (bonne humeur), expression peu utilisée en Espagne et qui peut être traduite par « buen rollo ». En revanche, si à un moment, vous voulez lui raconter une anecdote sur un « type » et que vous utilisez le mot « tío« , il pensera que vous remuez le couteau dans la plaie et que vous parlez d’un oncle…

D’autres nuances existent entre l’Espagnol de Cervantes et celui de Garcia Marquez. Notamment dans la prononciation de certaines lettres. En Argentine, le double L de « llevar » ou « llamar » ainsi que le Y, comme dans « desayuno » ou « mayo », se prononcera « j ». La désignation de la langue elle-même est distincte entre les deux continents. On parle espagnol en Espagne mais Castillan en Amérique latine. Tout comme d’autres, cette variation remonte à l’époque de la colonisation du XVe siècle, menée par les rois catholiques de Castille y León, Ferdinand et Isabel.

Pour les plus rigoureux, des applications de traduction précisent le pays d’origines des mots, c’est le cas de Mosalingua ou encore de Wordreference.

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