Pourquoi y a-t-il autant de péages en Catalogne ?

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La Catalogne possède 630 kilomètres d’autoroutes payantes, soit 25% du total espagnol. Un lourd tribut au regard de la gratuité de nombreuses autoroutes traversant l’Espagne. D’ailleurs pour se rapprocher du modèle européen, le gouvernement espagnol veut rendre payant d’ici 2024 la totalité de son réseau autoroutier. 

Le coût élevé des autoroutes catalanes crée de la grogne sociale. En 1990, les indépendantistes catalans d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) avaient lancé la campagne « Une Catalogne sans péage« . En 2012, le gouvernement libéral d’Artur Mas avait subi une véritable jacquerie avec le mouvement « Moi je ne veux pas payer ». Furieux de la hausse des prix des péages en pleine crise économique, des rassemblement furent organisés pour permettre aux automobilistes de passer sans payer.

Les péages en Catalogne datent de 1960

L’origine des autoroutes catalanes, et des péages, remontent aux années 60. La banque mondiale recommandait alors d’investir dans un réseau routier afin de favoriser le tourisme. Ce n’était pas un grand problème pour la France, l’Italie ou l’Allemagne qui avaient déjà relativement développé leurs infrastructures. En revanche, l’arriérée Espagne franquiste avait peu de routes. Le régime de l’époque a voulu rattraper son retard en investissant sur l’une des principales portes d’Europe : la Catalogne.

En manque de trésorerie, l’Espagne s’est alors offerte à des entreprises privées pour percer le tunnel del Cadí et goudronner les tronçons Barcelone-La Jonquera, Barcelone-Tarragone (AP-7) et Montgat-Mataró (C-32). En échange, un péage est placé et les dividendes sont versés aux entreprises. De fait, la Catalogne a eu des voies rapides bien avant le reste du pays.

Un réseau espagnol dense

L’adhésion de l’Espagne à la communauté économique européenne en 1986 a permis au gouvernement socialiste de recevoir des fonds pour construire des autoroutes, qui pour la plupart sont restées gratuites. L’alternance politique en 1996 avec l’arrivée des conservateurs de José Maria Aznar au pouvoir permettront à Madrid de devenir le centre névralgique autoroutier du pays. Le but du Premier ministre de l’époque étant de connecter Madrid avec l’Europe. Aujourd’hui, il y a plus de 90 autoroutes qui traversent l’Espagne.

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